La famille de Vincent Lambert est attendue ce jeudi à 14H00 au CHU de Reims, où les médecins rendront leur décision sur un probable arrêt des traitements et un accompagnement vers la mort du patient, en état végétatif irréversible depuis 2008.
Huit jours après l'engagement d'une nouvelle procédure collégiale par les médecins en charge de Vincent Lambert, les membres de sa famille, qui se déchirent sur son sort, sont convoqués tous ensemble jeudi pour entendre la décision du docteur Daniela Simon qui dirige le service où il est hospitalisé.
Le 15 juillet, lors du premier conseil de famille, les différentes parties, Rachel Lambert son épouse, son neveu, puis les parents accompagnés des frères et soeurs avaient été conviées séparément.
"L'objectif de cette réunion sera, tout en tenant compte des constatations du Conseil d'Etat et de la Cour européenne des droits de l'Homme, de vous informer des conclusions de la procédure collégiale menée et de la décision que j'aurai prise", indique le médecin dans un courrier.
Le 5 juin dernier, la justice européenne avait confirmé l'avis du Conseil d'Etat qui estimait que la continuation des soins du patient souffrant de lésions cérébrales irréversibles après un accident de la route en 2008, constituait une obstination déraisonnable et validait la décision médicale de suspendre son alimentation et son hydratation artificielles en l'accompagnant jusqu'à sa mort par des soins palliatifs, notamment une sédation adaptée.
Dans ce cas, son décès interviendrait en moins d'une semaine.
"La décision d'arrêt des traitements qui laisserait enfin partir Vincent ne fait pas vraiment de doute", a estimé François Lambert, neveu de Vincent, qui fait partie de ses proches en faveur d'un arrêt des soins, comme Rachel Lambert son épouse et une grande partie des frères et soeurs.
- Les parents de Vincent déterminés -
Pour Rachel Lambert, considérée par les médecins comme le référent légitime de son mari, Vincent était opposé à tout acharnement thérapeutique et n'aurait jamais voulu être maintenu artificiellement en vie.
Des propos corroborés par des camarades de promotion du patient, ancien infirmier psychiatrique, qui ont recueilli quelque 13 témoignages en ce sens, qu'ils ont remis au CHU de Reims fin juin.
Déterminés à s'opposer par tous les moyens à la décision des médecins, les parents de Vincent, proches des milieux catholiques intégristes, devraient à nouveau saisir le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne en référé-liberté pour s'opposer à l'éventuel arrêt des soins et poursuivre leur marathon judiciaire débuté au printemps 2013.
Une procédure qui a peu de chance d'aboutir compte tenu des arrêts du Conseil d'Etat et de la CEDH mais qui pourrait encore retarder la mise en place du protocole de fin de vie, selon une source juridique proche du dossier.
Après le premier conseil de famille le 15 juillet, Mr et Mme Lambert, appuyés par deux de leurs enfants, avaient déjà porté plainte pour "tentative d'assassinat et séquestration" contre le CHU de Reims et les médecins qui s'occupent ou se sont occupés de Vincent qui ont tous reçu le soutien de l'Ordre des médecins.
Mardi, les évêques de Rhône-Alpes se sont opposés dans une déclaration commune publiée sur le site internet du diocèse de Lyon à cette décision médicale qui "risque de provoquer délibérément sa mort".
Par ailleurs, un groupe de soutien aux parents qui avait diffusé en juin dernier une vidéo censée démontrer que Vincent Lambert réagissait à des stimulations de son entourage, a appelé à un rassemblement jeudi à proximité de l'hôpital de Reims.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.