Sous un soleil de plomb en plein été, des milliersd'hommes transpirent sous leur combinaison en matière plastique pour décontaminer la région irradiée de Fukushima, une tâche titanesque et fastidieuse réalisée avec soin, mais aux effets jugés très incertains.
Des pelleteuses raclent la terre dans les champs, autour des habitations (sur une distance de 20 mètres), dans les cours d'établissements scolaires et autres lieux de vie de la population rurale.
Les maisons et bâtiments sont lavés, comme les routes et parkings.
Seules les aires où les personnes sont censées vivre et se déplacer fréquemment sont nettoyées. Les forêts et autres étendues non cultivables sont laissées ainsi, comme l'a recommandé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Cette stratégie pour aller plus vite fait néanmoins craindre aux écologistes une recontamination ultérieure par migration de la radioactivité.
La terre, les herbes ou feuilles souillées sont enfermées dans 2,5 millions de gros sacs noirs qui patientent sur place ou dans un des 795 lieux d'entreposage temporaire, en plein air, que l'on voit aux environs de toutes les bourgades affectées, parfois même à proximité de l'océan Pacifique, comme à Naraha, à 20 km de la centrale accidentée.
D'importants sites d'entreposage pour une durée de 30 ans sont en cours de construction dans les bourgades inhabitables les plus proches du complexe atomique.
Les quelque 20.000 "décontamineurs" (selon les chiffres du ministère de l'Environnement) ont souvent appris sur le tas mais sont soumis à des règles a priori strictes de radioprotection obligeant notamment au port de combinaisons spéciales, masques, gants, bottes. Ils sont appelés à se soumettre à un suivi sanitaire, comme les travailleurs du secteur nucléaire.
La radioactivité ambiante est extrêmement variable dans les régions évacuées autour de la centrale Fukushima Daiichi et la décontamination ne concerne que les zones touchées jugées potentiellement réhabilitables à court terme.
La zone dite interdite dans les premiers mois suivant l'accident a ensuite été redécoupée en fonction du niveau d'exposition à la radioactivité, afin d'organiser la décontamination puis le retour progressif des habitants.
Le périmètre où l'exposition dépasse 50 millisieverts/an est pour le moment laissé ainsi, inhabitable.
En revanche, la décontamination progresse dans les onze localités où le niveau était compris entre 20 et 50 millisieverts par an, afin de le faire passer sous le bas de cette fourchette, une dose que les autorités jugent admissibles pour les habitants, au grand dam des écologistes.
La décontamination de ces lieux, qui totalisaient environ 70.000 administrés sur 25.000 hectares, est conduite par l'Etat.
Par ailleurs, 39 autres communes, non évacuées car présentant une exposition inférieure à 20 mSv/an, doivent aussi être assainies, un travail confié aux autorités locales.
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