A deux jours d'une présidentielle controversée, les pourparlers entre le pouvoir et l'opposition, destinés à sortir le Burundi de la crise qu'il traverse depuis fin avril, ont été ajournés sine die dimanche par la médiation ougandaise en raison de l'absence du gouvernement.
Aucun représentant du camp présidentiel (gouvernement, parti au pouvoir CNDD-FDD ou alliés) ne s'est présenté à l'hôtel de Bujumbura où se tiennent les discussions, ajournées samedi après des débats houleux. Le ministre burundais de l'Intérieur, Edouard Nduwimana, avait annoncé tôt dimanche vouloir "interrompre" le dialogue pour déterminer "la suite à y donner".
La candidature du président Pierre Nkurunziza, qui brigue un troisième mandat à la présidentielle prévue mardi, a plongé depuis fin avril le Burundi dans une grave crise émaillée de violences ayant fait plus de 80 morts. Les adversaires de M. Nkurunziza estiment que la Constitution lui interdit de se représenter.
"Il faut être deux pour dialoguer. L'absence du gouvernement signifie que nous devons suspendre jusqu'à ce qu'il soit prêt à continuer le dialogue", a expliqué le médiateur ougandais, Crispus Kiyonga, à la presse. "Nous avons attendu, passé des coups de fil et nous n'avons vu personne du gouvernement; nous n'avons reçu aucune réponse à nos appels téléphoniques", a-t-il déploré.
"Le dialogue n'est pas terminé", a néanmoins assuré le médiateur. "Dès que nous serons prêts, nous reviendrons" aux discussions, a-t-il affirmé, laissant "le bénéfice du doute au gouvernement". "Nous devons donner une chance au gouvernement. Peut-être que d'ici la fin de la journée ils nous diront ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
Les discussions "n'ont pas échoué" et des "résultats" ont été obtenus, a poursuivi le ministre ougandais de la Défense, qui a pris le relais jeudi à Bujumbura de son président Yoweri Museveni, mandaté par ses pairs de la Communauté est-africaine (EAC) pour assurer la médiation entre acteurs de la crise burundaise.
"Un, c'était la première fois que l'opposition et le gouvernement s'asseyaient ensemble", "deux, ils se sont mis d'accord sur quels étaient les problèmes, trois, ils ont commencé à discuter" et "sont parvenus à un consensus sur le sujet de la sécurité" et du retour des 150.000 réfugiés qui ont fui dans les pays voisins le climat préélectoral délétère au Burundi, selon M. Kiyonga.
L'opposition et la société civile estiment que le camp présidentiel cherche à gagner du temps pour éviter d'aborder avant le scrutin le second sujet à l'ordre du jour, le calendrier électoral qu'elles contestent en demandant un report de la présidentielle prévue mardi.
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