L'armée algérienne a perdu au moins neuf soldats dans une embuscade revendiquée par le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui parle de 14 tués, l'attaque la plus meurtrière contre les militaires depuis plus d'un an.
Le ministère de la Défense a déploré dimanche "le décès en martyr de neuf soldats" lorsqu'un détachement de l'armée a été pris pour cible vendredi soir par un "groupe terroriste" dans la préfecture d'Ain-Defla, à environ 150 km au sud-ouest d'Alger.
L'expression "groupe terroriste" désigne les groupes islamistes armés qui endeuillent le pays depuis près d'un quart de siècle. La première attaque contre l'armée remonte au 29 novembre 1991, lorsque une dizaine de soldats avaient été tués dans un poste frontalier à Guemmar (sud-est).
Le détachement visé vendredi soir à Djebel Louh effectuait une "mission de recherche et de ratissage" dans cette zone montagneuse fortement boisée.
Selon le quotidien El Watan, trois soldats ont d'abord été tués jeudi, à la veille de la fête de la fin du ramadan, et leurs cadavres piégés et laissés sur un chemin.
C'est en allant récupérer les corps de ces compagnons qu'une unité de l'armée, conduite par un jeune lieutenant, est tombée vendredi sous un déluge de feu qui a fait onze morts, selon le journal.
Dès samedi, le quotidien El-Khabar avait annoncé la mort de 11 militaires tués dans une embuscade tendue par un "groupe terroriste".
L'information a été très rapidement relayée sur les réseaux sociaux et des photos des victimes présumées ont été publiées sur Facebook où s'est exprimé un élan de soutien à l'armée.
Une affiche noire adoptée comme page de couverture proclame: "Je suis un soldat algérien martyr le jour de l'Aïd", la fête couronnant la fin du ramadan.
- Menace persistante -
Alors que l'émotion se partageait sur le web, Aqmi a publié dans la soirée un communiqué revendiquant l'attaque.
"Les cavaliers de l'islam ont pu, au soir du premier jour de l'Aïd tuer 14 soldats lors d'une embuscade tendue à une section de l'armée dans la zone de Djebel Louh", dans la préfecture d'Ain-Defla, indique le communiqué à l'en-tête du groupe. Les assaillants ont réussi à s'échapper "sains et saufs après avoir pris les armes" des soldats tués, ajoute le texte.
Aqmi publie deux photos: la première montre des soldats patrouillant à pied sur une route de montagne avant l'attaque. La seconde montre des armés présentées comme le "butin".
Cette attaque est la plus meurtrière contre des soldats de l'Armée nationale populaire algérienne (ANP) depuis plus d'un an et la mort d'une quinzaine de soldats en avril 2014 dans une embuscade en Kabylie, région montagneuse à l'est d'Alger.
Issue de l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, Aqmi a fait allégeance à Al-Qaïda et a commis attaques et enlèvements d'Occidentaux dans le Sahel, notamment dans le nord du Mali.
La région d'Ain-Defla a été dans les années 90 l'un des principaux fiefs des groupes armés islamistes, mais a retrouvé le calme depuis une décennie.
Les violences impliquant les islamistes armés ont considérablement baissé d'intensité ces dernières années en Algérie.
Certaines régions comme Boumerdès ou Tizi Ouzou, en Kabylie, à l'est de la capitale, continuent cependant d'enregistrer des attaques attribuées à des groupes se réclamant d'Aqmi ou de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.