Mohammad Youssuf Abdulazeez, le jeune homme de 24 ans qui tué quatre Marines jeudi dans le Tennessee pourrait être un nouvel exemple de "loup solitaire", l'individu isolé répondant aux sirènes du jihadisme qui est le cauchemar des autorités occidentales.
En France, les autorités viennent d'annoncer avoir déjoué un projet d'inspiration jihadiste d'attaque contre un site militaire, par trois jeunes hommes "fortement radicalisés, en particulier par le visionnage de vidéo de l'EI", selon le procureur de Paris.
Pour ce qui concerne l'attaque du Tennessee, le représentant du FBI, Ed Reinhold, a affirmé qu'à "l'heure qu'il est nous n'avons pas d'indication selon laquelle il (Mohammad Youssuf Abdulazeez) était dirigé ou inspiré par quelqu'un d'autre que lui-même".
Mais "cette attaque présente les caractéristiques trop familières des récentes attaques terroristes", ont souligné vendredi les experts américains du Soufan Group, spécialisé dans l'analyse du terrorisme.
Michael McCaul, qui préside la commission de la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants a lui avancé que le tireur avait été "inspiré par le groupe Etat islamique" (EI) notant que "les cibles sont identiques à celles que l'EI appelle à attaquer".
Les autorités s'intéressent pour l'heure à un séjour du jeune homme en Jordanie, selon un responsable américain, ayant confirmé à l'AFP des informations du New York Times et du Wall Street Journal.
Si les motivations du jeune homme restent à établir, "sa source d'inspiration sera sans doute moins difficile à déterminer, étant donné les incessants messages" de groupes jihadistes appelant à "attaquer partout où c'est possible", soulignent les experts du Soufan Group.
- L'EI, un "diable sur l'épaule" -
Le directeur du FBI James Comey a plusieurs fois décrit les messages de l'EI sur Twitter comme "un diable sur l'épaule" pour des Américains fragiles, répétant sans cesse "tue, tue, tue".
La tâche de surveillance de quelque "200.000 tweets quotidiens liés à l'EI" est immense, a pour sa part souligné Michael McCaul.
Les services de police sont démunis pour prévenir les attaques de personnes isolées, qui ne communiquent pas ou très peu avec d'autres, ou agissent sans recevoir d'instructions de quiconque.
La tuerie de Chattanooga "aurait pu se produire n'importe où", a ainsi estimé Michael McCaul. "C'est ce qui me tient éveillé la nuit, ce cas unique dont nous n'avons pas connaissance".
A Chattanooga, le tireur "n'était pas à notre connaissance" suivi par les autorités comme un danger potentiel pour la sécurité nationale, a concédé le maire Andy Berke sur CNN.
L'identification des individus susceptibles de passer à l'acte est l'une des priorités du FBI, qui utilise informateurs et agents infiltrés pour les repérer.
La police fédérale a ainsi mené plus d'une dizaine d'arrestations de personnes liées à l'EI sur les quatre ou six semaines qui ont précédé la fête nationale américaine, déjouant notamment des projets d'attaque visant les festivités elles-même, selon M. Comey.
Illustrant la difficulté de la tâche du FBI, M. Comey a laissé entendre que la justice n'avait pas forcément pu retenir d'incriminations de terrorisme contre les personnes arrêtées, les arrestations ayant eu lieu très en amont dans le projet d'attaque.
- Communications cryptées -
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