La justice administrative a validé vendredi les arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, un nouveau revers pour les opposants au projet, engagés depuis quinze ans dans un bras de fer judiciaire en plus d'une occupation sur le terrain.
"Par 14 jugements rendus le 17 juillet 2015, le tribunal administratif de Nantes rejette tous les recours qui lui ont été présentés lors de l'audience du 18 juin dernier et qui étaient dirigés contre les décisions prises par le préfet de Loire-Atlantique dans le cadre de la réalisation du projet d'aéroport du Grand Ouest Notre-Dame-des-Landes, déclaré d'utilité publique par décret du 9 février 2008", a annoncé le tribunal dans un communiqué.
Le Premier ministre, Manuel Valls, s'est aussitôt félicité de la décision, estimant que le projet d'aéroport "va pouvoir se poursuivre". M. Valls "prend acte de cette décision qui doit entraîner la reprise des travaux", a-t-il fait savoir dans un communiqué.
"C'est un rejet de la totalité des recours", a déclaré Thomas Dubreuil, avocat des deux principales associations opposées au transfert de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique vers le bocage de Notre-Dame-des-Landes, à une vingtaine de kilomètres.
"Nous prenons acte", a simplement réagi Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, l'une des associations à l'origine des recours. EELV et des associations de protection de l'environnement ont d'ores et déjà annoncé leur intention de faire appel.
- Appel des opposants -
"Cette décision est une aberration juridique. Notre détermination et notre conviction restent intactes, il y aura un appel: le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes est non seulement inutile et coûteux, mais en plus illégal", a accusé Jean-Philippe Magnen, président du groupe EELV (Europe Ecologie-Les Verts) au conseil régional des Pays de la Loire.
Les jugements rendus vendredi sont conformes aux conclusions du rapporteur public, qui avait le 18 juin préconisé le rejet de toutes les requêtes déposées en février 2014 par les associations d'opposants, ainsi que par des associations de protection de l'environnement, d'EELV et de particuliers, visant à faire annuler quatre arrêtés environnementaux pris par le préfet de Loire-Atlantique quelques semaines plus tôt.
Ces arrêtés donnaient le feu vert au concessionnaire du futur site de 1.650 hectares, Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale de Vinci, pour détruire les zones humides et près de 100 espèces protégées ou les déplacer, afin d'aménager et exploiter la plateforme aéroportuaire ainsi que la desserte routière de l'aéroport, mais avec des mesures de compensation écologique insuffisantes, selon les opposants.
Un cinquième arrêté préfectoral, qui déclarait d'utilité publique les travaux d'aménagement et de sécurisation des voies existantes autour du futur site, a également été validé par le tribunal administratif.
"On est nécessairement satisfait de ces décisions. C'est encore une étape décisive dans ce projet d'aéroport, () une nouvelle étape qui s'ajoute aux 50 décisions qui avaient déjà rejeté les recours des opposants", s'est réjoui l'avocat d'AGO, Jocelyn Duval.
AGO "attend ce que lui demandera l'Etat: commencer tout de suite les travaux ou non. Il appartient à l'Etat de tirer les conclusions des jugements", a-t-il ajouté.
Le lancement immédiat des travaux, ainsi que l'évacuation de la zone où doit être construit l'aéroport, qui devait être initialement inauguré en 2017, sont réclamés par les partisans du projet, élus de droite comme de gauche, la Chambre de commerce et d'industrie Pays de la Loire, mais aussi plusieurs associations.
Les "zadistes" occupant la zone dédiée à l'aménagement de l'aéroport ont quant à eux promis une "résistance renforcée" sur le terrain pour "parer à toute éventualité".
Les travaux du futur aéroport nantais sont suspendus depuis 2012 dans l'attente de l'épuisement des recours déposés par les opposants, ce qui inclut selon eux les procédures d'appel et devant le Conseil d'Etat.
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