Auto Plus publie vendredi un classement des policiers qui verbalisent le plus sur les routes, établi d'après un document provenant "du sommet de la police" selon l'hebdomadaire, qui dénonce l'octroi d'une prime de 600 euros aux unités arrivées en tête.
Le classement, reproduit dans l'édition du 17 juillet du magazine, concerne les neuf compagnies autoroutières CRS et les 22 unités de motards chargés d'assurer la police de la route.
D'après Auto Plus, qui dénonce une "politique de quotas de PV", un nombre de points est accordé à chaque unité en fonction du nombre de PV qu'elle a distribués au cours des 12 derniers mois.
"Le cumul des points sert à déterminer les deux unités et les deux compagnies les plus efficaces en vue de leur accorder une prime annuelle", dont le montant est "équitablement partagé entre les agents du service (600 euros chacun)", dénonce l'hebdomadaire.
"Cette prime de motivation est malsaine à plusieurs titres. D'abord, parce qu'elle prouve que la politique du chiffre perdure. Ensuite, parce qu'elle pousse les policiers à subir des pressions de leur hiérarchie (et de leurs collègues?), ce qui remet en cause leur capacité de discernement, l'élément fondamental pour l'acceptabilité de la sanction", poursuit Auto Plus.
"Enfin, cela montre que les automobilistes ne sont pas traités de la même manière partout en France. Choquant!", conclut le journal, qui évoque "un risque d'être verbalisé allant du simple au double" à travers la France.
Chez les CRS, les unités d'Ile-de-France Nord et Ile-de-France Ouest arrivent en tête du classement, établi du 1er juin 2014 au 31 mai 2015. Pour les motards, celles de Pau et Reims ont remporté la prime annuelle.
"C'est toujours la politique du chiffre qui prime, avec les méfaits que ça engendre: la répression est privilégiée sur la prévention", réagit le secrétaire général du syndicat UNSA Police, Philippe Capon, dans l'hebdomadaire.
"Le PV est ainsi devenu l'un des critères importants de notation et d'évolution de carrière du fonctionnaire. Tout est fait pour faciliter la verbalisation rapide avec le PV à la volée et la généralisation du PV électronique. L'automobiliste ne sait plus pourquoi il est verbalisé, il ne peut pas bien se défendre. Les contentieux augmentent fortement. Cette méthode n'améliore évidemment pas les relations avec la population, elle modifie le comportement des usagers, les pousse à se soustraire au contrôle", ajoute-t-il.
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