Le Tour a viré à l'orage mais le Britannique Chris Froome est sorti des Pyrénées avec le maillot jaune après la 12e étape gagnée jeudi au Plateau de Beille par le grimpeur espagnol Joaquim Rodriguez.
De la canicule du piémont pyrénéen (38 degrés !) à la pluie et la grêle de la Haute-Ariège, les coureurs du Tour ont essuyé une chute brutale de températures. Sans conséquence pour Froome, qui a dû cependant contrôler ses adversaires.
Tour à tour, l'Espagnol Alberto Contador, l'Italien Vincenzo Nibali et le Colombien Nairo Quintana (par deux fois) ont démarré dans la longue ascension vers Beille, une montée de 15,8 kilomètres à 7,9 % de pente pour rejoindre le massif de l'Aston.
Froome a même riposté une fois avec, pour seul résultat, de mettre en danger son dernier coéquipier, le Gallois Geraint Thomas. Quintana, le premier à réagir, a provoqué le regroupement.
- Froome sur la défensive ? -
Deux jours après le coup de massue porté à ses adversaires dans le très ardu col du Soudet, l'autre nom de La Pierre-Saint-Martin, le Britannique s'est contenté de neutraliser les démarrages de ses rivaux.
"Je n'ai pas été inquiet, je ne me suis pas senti mis sous pression", a assuré le porteur du maillot jaune au Plateau de Beille qu'il a rallié, avec ses adversaires directs, près de 7 minutes après le vainqueur du jour.
Comme à chaque fois, le "Kényan blanc" a insisté sur le rôle de ses équipiers. De l'Australien Richie Porte, lâché sur la première accélération de Quintana suite à un travail préparatoire de l'Espagnol Alejandro Valverde. Et, plus encore, de Geraint Thomas, le cinquième du classement général très précieux auprès de son leader.
Froome s'est défendu aussi sur un autre terrain, celui des soupçons, autrement plus mouvant. Il a réagi aux accusations sous-jacentes d'un possible dopage mécanique en mettant en cause les deux consultants de France Télévisions, Cédric Vasseur et Laurent Jalabert, qui avaient fait part de leurs interrogations.
"C'est assez culotté !", a riposté le Britannique, attentif et pesant ses mots avant de qualifier ces commentaires de "décevants". Jalabert avait été mis en cause en 2013 par une enquête sénatoriale sur le dopage dans le Tour 1998.
Confrontée à la suspicion, l'équipe Sky a cherché en parallèle à déminer la situation. Quitte à ouvrir aux médias les portes d'un des luxueux motor-homes qui suscitent la polémique, avec le patron, Dave Brailsford, pour cicerone d'occasion.
- Où en sont les Français ? -
A la dérive dans les deux premières journées pyrénéennes, les deux espoirs français Romain Bardet et Thibaut Pinot ont redressé la tête. Le premier, malade durant deux jours, est parti dans l'échappée formée dès la première heure. Le second, qui a retrouvé avec plaisir la fraîcheur (12 degrés à l'arrivée !), a tenu la roue des candidats au podium dans la montée de Beille tout comme Pierre Rolland, très régulier dans les premiers cols de ce Tour.
"Je viens de passer une deuxième journée terrible et mon moral en a pris un coup. Mais je vais me battre", avait annoncé Bardet après son échec de la veille. Dans l'Ariège, terre de grimpeurs qui abrite chaque printemps la Ronde de l'Isard (une épreuve de référence pour les espoirs), l'Auvergnat a tenu parole.
Bardet, présent dans l'échappée lancée dès la première heure, n'a été distancé qu'à 8 kilomètres de l'arrivée, sur l'attaque de "Purito" Rodriguez. A l'altitude de 1780 mètres, il a pris la troisième place de l'étape derrière le Catalan, vainqueur pour la deuxième fois depuis le départ après son succès de Huy au troisième jour de course, et le Danois Jakob Fuglsang.
En revanche, Warren Barguil et Tony Gallopin ont été débordés sur les pentes de Beille noyées par l'orage. Tous deux, qui avaient tenu le choc dans les deux premières journées des Pyrénées, ont lâché près de trois minutes à Froome et ses compagnons.
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