La zone euro a donné son feu vert jeudi pour des négociations sur un troisième plan d'aide à la Grèce, après le vote par le Parlement grec d'une première série de réformes, mais la question du financement d'urgence restait à finaliser.
"Nous avons pris aujourd'hui la décision de principe d'accorder à la Grèce un soutien financier d'une durée de trois ans", ont déclaré les ministres des Finances des 19 pays à l'issue d'une réunion téléphonique, saluant l'adoption par le Parlement grec, dans les temps, de réformes prévues dans l'accord conclu lundi à Bruxelles.
Les ministres précisent toutefois que les négociations sur ce sauvetage financier, évalué entre 82 et 86 milliards d'euros, sont "subordonnées au résultat des procédures nationales" : l'accord de plusieurs Parlements nationaux est en effet nécessaire, en particulier celui du Bundestag allemand, qui doit voter vendredi.
Jeudi, le Parlement finlandais a donné le feu vert à l'ouverture des négociations.
Après le vote mercredi soir d'un premier paquet de réformes, portant notamment sur la TVA, les retraites ainsi qu'un mécanisme pour assurer l'indépendance de l'office des statistiques, le Parlement grec devra voter le 22 juillet sur un deuxième train de mesures.
"L'Eurogroupe appelle les autorités grecques à adopter rapidement, d'ici au 22 juillet, le second train de mesures et à mettre en oeuvre la législation correspondant aux premières réformes", selon le même communiqué.
Lundi à Bruxelles, les pays de la monnaie unique ont conclu avec la Grèce un accord pour négocier un nouveau plan d'aide financière, le troisième depuis 2010, via le MES, le fonds de secours de la zone euro. En échange, le gouvernement grec doit mettre en oeuvre un plan de réformes draconien.
Les négociations devraient prendre au moins quatre semaines, selon plusieurs responsables européens.
En attendant le déblocage des fonds, les Européens vont devoir trouver une solution pour assurer le financement d'urgence de la Grèce, dont les caisses sont vides et les besoins estimés à 12 milliards d'euros d'ici à la mi-août.
Le pays fait face à plusieurs échéances, dont le remboursement, le 20 juillet, de 4,2 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE).
Pour assurer, au moins en partie, ce "pont" financier, la Commission européenne a proposé un prêt de sept milliards d'euros à Athènes pour une durée de trois mois. Cette somme, couvrant les besoins du pays jusqu'à la fin juillet, serait puisée dans un fonds communautaire relevant de la responsabilité des 28 pays de l'Union européenne.
Le vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro, Valdis Dombrovskis, a affirmé jeudi sur Twitter qu'un accord de principe des ministres des Finances des 28 sur cette formule avait été trouvé "et doit être finalisé au plus tard vendredi midi".
Mais cette solution est compliquée à mettre en oeuvre, plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne et la République tchèque, non membres de la zone euro, ayant émis des réticences et réclamant des garanties pour que ce financement ne pèse pas sur leurs propres contribuables.
"Nous pensons qu'un certain nombre de solutions pourraient être trouvées. Notre objectif est que l'argent des contribuables européens ne soit pas utilisé pour un plan financier de la zone euro", a expliqué à Londres un porte-parole du Premier ministre britannique David Cameron.
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