Valvulo-plasti-mitrale-mini-invasive-robot-assistée. Voici l’appellation complète de l'opération que les chirurgiens du centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen ont accompli lundi 6 juillet. C'est une première dans l'hexagone. L'opération consistait à faire une réparation de la valve mitrale du cœur du patient qui était défectueuse. Da Vinci est un peu le héros de l'histoire, il est le premier robot à réaliser une telle prouesse. Mais, il n'en était pas à son coup d'essai…
Une demande des urologues
Le robot Da Vinci a été acquis en 2011 par la région et le CHU, pour un coût de deux millions d'euros. "C'était avant tout une demande du service de chirurgie urologique qui doit faire face à des opérations en profondeur. Cette dernière fait que la chirurgie conventionnelle, la cœlioscopie (assistance de caméras) notamment et la longueur des instruments utilisés limitent la possibilité des gestes", explique François Bouchart du service de chirurgie cardiaque. Grâce à cette machine télé-manipulée, un geste ample à la console se retranscrit à une échelle beaucoup plus réduite et permet un gain de précision. En plus, le poignet du robot peut accomplir une rotation jusqu'à 420°.
Utilisation quotidienne
Ce sont aujourd'hui six services du CHU qui se partagent Da Vinci pour diverses opérations. Le robot est utilisé presque tous les jours et il y a même parfois une liste d'attente, notamment pour les services de chirurgie urologique et pulmonaire.
L'utilisation du robot pour la chirurgie cardiaque représente une vraie amélioration. La chirurgie conventionnelle laisse généralement une épaisse cicatrice de 20 cm le long du thorax. Grâce à la machine télé-manipulée, la cicatrice est minime, d'où le terme mini-invasive dans l’appellation de l'opération. L'objectif premier reste de réparer la valve mitrale du cœur, indispensable à une bonne oxygénation. "Cette valve est une sorte de clapet qui se ferme pour que le cœur puisse expulser le sang dans l'aorte. Lorsque cette valve est déficiente, le cœur est moins efficace et le patient est victime d’essoufflement", indique le professeur Doguet des services de chirurgie cardiaque. Bilan pour Da Vinci : quatre réparations de valve et un remplacement par une valve artificielle. Deux chirurgiens, les Dr Bouchart et Pr Doguet, ont opéré à chaque fois.
Un travail à quatre mains
En effet, chaque opération nécessite deux chirurgiens et toute une équipe : "Un chirurgien est au contact du patient, pour qu'il puisse intervenir en cas d'urgence et changer les instruments sur les bras du robot. L'autre chirurgien est à la console", précise Fabien Doguet. Deux journées d'entraînement sur cadavre et plusieurs heures de simulation ont été nécessaires pour être au point. Prochaine opération avec Da Vinci prévue le 17 août prochain, pour service de chirurgie cardiaque.
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