La famille de Vincent Lambert est attendue mercredi au CHU de Reims, où il est hospitalisé et où doit être engagée une "nouvelle procédure d'arrêt des traitements" de ce patient tétraplégique en état végétatif.
Convoquée par l'équipe médicale pour une réunion d'information, la famille de Vincent Lambert, dont les membres se déchirent sur son sort, pourrait ainsi entrer dans une étape décisive dans cette affaire au long cours, qui a mis une fois de plus sur la place publique les questions de fin de vie.
"Cela pourrait donc être l'épilogue de l'affaire", veut espérer dans une tribune adressée à la presse François Lambert, neveu de Vincent, qui fait partie de ceux qui souhaitent l'interruption des traitements.
Pour lui, il y a deux possibilités : "appliquer la décision" prise par l'équipe médicale en 2013 "ou en prendre une nouvelle".
Dans une lettre adressée à la famille de Vincent Lambert, l'équipe médicale indique son intention "d'engager une nouvelle procédure en vue d'une décision d'arrêt des soins", conformément à la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme qui a validé le 5 juin l'arrêt de son alimentation et de son hydratation artificielles.
La justice européenne avait alors confirmé l'avis du Conseil d'Etat qui estimait que la continuation des soins du patient en état végétatif irréversible, selon les experts, constituait une obstination déraisonnable.
Les parents de Vincent, catholiques traditionalistes farouchement opposés à l'application de cette décision médicale prise en accord avec son épouse et une grande partie de ses frères et soeurs ainsi que le neveu, avaient demandé en vain la révision de l'arrêt de la CEDH.
Mercredi, à l'occasion de ce conseil de famille, le CHU de Reims tentera "de recueillir l'avis de chacun sur cette nouvelle procédure", "tout en tenant compte des constatations du Conseil d'Etat et de la Cour européenne", a précisé l'équipe médicale dans son courrier.
"Si les parents ne sont pas entendus et si nous estimons que cette nouvelle procédure collégiale ne correspond pas aux droits fondamentaux de Vincent, nous saisirons le tribunal administratif", a d'ores et déjà prévenu Jean Paillot l'avocat des parents du patient de 38 ans, ancien infirmier psychiatrique victime d'un accident de la route en 2008.
- Trois entretiens au cours de la journée -
Les parents de Vincent Lambert pourraient ainsi relancer un marathon judiciaire débuté au printemps 2013.
En avril 2013, alors que le malade multipliait des comportements d'opposition aux soins "faisant suspecter un refus de vivre", les médecins avaient engagé un protocole de fin de vie en accord avec sa femme présente quotidiennement depuis l'accident et une partie de la famille, mais sans consulter explicitement les parents vivant dans le sud de la France.
Le 11 mai 2013, la mère de Vincent avait saisi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne et obtenu du juge que les médecins reprennent l'accompagnement thérapeutique en rétablissant la nutrition artificielle du patient, qui avait été interrompue.
C'est probablement pour cette raison que l'hôpital a désiré entendre tous les proches de Vincent, avant de prendre une nouvelle décision, souhaitant limiter les motifs de contestation, au moins sur le plan de la forme.
Mercredi, lors de cette nouvelle étape, trois réunions sont prévues entre les proches de Vincent et les médecins qui le suivent.
François Lambert est convoqué avec sa mère à 11H00 du matin. Les parents de Vincent et ses 7 frères et soeurs divisés sont attendus au CHU vers 14H00, et enfin Rachel, son épouse, à un autre moment de la journée.
Fin juin, un collectif de camarades de promotion de son école d'infirmier à Laon avait remis au CHU 13 témoignages d'ex-collègues relatant des conversations tenues lors de stages sur la fin de vie, les soins palliatifs ou le grand handicap, dans lesquelles Vincent Lambert affirmait clairement ne pas vouloir être maintenu en vie dans une telle situation.
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