La France a rendu hommage mardi à toutes ses forces militaires et de police engagées dans la lutte contre le terrorisme, lors d'un défilé du 14 juillet sous haute sécurité, six mois après les attentats de Paris.
Symbole de ce défilé "post-Charlie", des membres d'unités d'élite de la police (RAID, BRI), portant casque d'intervention et lunettes fumées pour protéger leur anonymat, ainsi que du GIGN (gendarmerie) ont descendu pour la première fois les Champs-Elysées. Certains avaient participé à l'assaut contre l'Hyper Casher où s'était retranché un des auteurs des attentats de janvier.
Les soldats de l'opération Sentinelle de protection du territoire français, qui mobilise 7.000 militaires, leur ont emboîté le pas.
"La menace terroriste n?a jamais été aussi prégnante, aussi pesante, aussi lourde à l?extérieur comme à l'intérieur. Et d?une certaine manière ce défilé l'incarne", a déclaré le Premier ministre, Manuel Valls.
Le long des barrières bordant les Champs, familles et touristes, perche à selfie dans une main, drapeau français distribué par l'armée dans l'autre, s'étaient massés, encadrés par de très nombreux policiers.
Les sifflets l'ont emporté sur les applaudissements au passage du cortège présidentiel. Mais le spectacle des uniformes et de la musique militaire a aussi fait comme chaque année son effet.
"On vient en famille pour transmettre aux enfants le patriotisme () C'est un moment où on se sent puissants", explique Rose Abiven, venue avec son fils de 11 ans et sa fille de trois ans.
"Les gens ne feraient jamais ça aux Etats-unis, montrer notre force militaire dans une parade nationale () Moi, j'adore voir ce patriotisme", renchérit Joyce Tuten, Américaine.
- Aigles royaux -
Plus de 11.200 policiers et militaires ont été mobilisés dans la capitale et en proche banlieue pour la Fête nationale. Le ciel de Paris était protégé par un dispositif associant hélicoptères, avions de chasse en alerte, batteries sol-air, avion radar Awacs et drone.
Au total 25.000 soldats "assurent la sécurité des Français", à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, a souligné mardi sur RTL le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Les forces françaises déployées au Sahel (opération Barkhane) ainsi que les avions de chasse Rafale et Mirage stationnés en Jordanie et aux Emirats arabes unis (Chammal) sont aussi engagés dans la lutte contre le terrorisme, notamment le groupe Etat islamique (EI) en Irak.
Les Mexicains, à l'honneur à l'occasion d'une visite d'Etat de leur président, Enrique Peña Nieto, ont donné une coloration insolite à cette édition 2015, défilant avec de grands claquements de pas.
Six fauconniers mexicains ont signé leur passage devant la tribune présidentielle en brandissant leur oiseau, aigle royal ou buse, bras tendu.
Le défilé a aussi rendu hommage à l'Ordre de la Libération à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale. La Patrouille de France a survolé les Champs avec douze avions, en formation de Croix de Lorraine.
Ajoutant au symbole, la musique des équipages de la flotte de Toulon et le choeur de l'armée, formant eux-aussi une Croix de Lorraine, ont interprété le Chant des partisans, moment d'émotion ponctué d'applaudissements.
Les Rafale, qui célèbrent cette année leur premier succès à l'exportation, ont ensuite percé le ciel parisien, suivis de détachements de parachutistes, cartographes, soldats de l'image ou du génie de Barkhane, plus gros déploiement militaire français à l'étranger (3.000 hommes sur cinq pays du Sahel).
Les pionniers de la Légion étrangère ont fermé comme chaque année le défilé à pied avec leur pas plus lent, leur hache sur l'épaule et leur tablier, symboles des sapeurs qui ouvraient les brèches lors des campagnes militaires.
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