François Hollande devait répondre mardi à la traditionnelle interview du 14 juillet, après l'accord européen sur la Grèce pour lequel il s'est beaucoup investi, mais le président devait s'exprimer aussi sur les questions de sécurité, six mois après les attentats de Paris, et le manque de résultats en matière économique et sociale.
Le chef de l'Etat a tout d'abord assisté au défilé militaire des Champs-Elysées entamé vers 10H30, aux côtés du président mexicain Enrique Peña Nieto, dont le pays est l'invité d'honneur, avec la présence de 156 militaires mexicains.
Ce défilé sous haute surveillance devait aussi être l'occasion d'un hommage aux forces engagées dans la protection du territoire national depuis les attentats de janvier. Ainsi pour la première fois, des unités d'élite de la police (Raid, BRI) et de la gendarmerie (GIGN) ont été présentes, masquées.
"C?est un moment de rassemblement, un moment de fête, un moment de rassemblement et d?unité mais c?est aussi un moment pour que chacun ait bien conscience de cette menace terroriste", a souligné le Premier ministre Manuel Valls sur BFM TV peu avant le défilé.
De 13H15 à 14H00, M. Hollande devait répondre ensuite en direct sur France 2 et TF1 aux questions des journalistes David Pujadas et Claire Chazal, dans le salon des portraits de l'Elysée.
François Hollande, qui s'est investi fortement pour éviter une sortie de la Grèce de la zone euro, devait probablement faire valoir l'accord trouvé lundi matin à Bruxelles pour négocier un troisième plan d'aide à Athènes, une "décision historique" à ses yeux.
Invité de dernière minute dans l'actualité: l'accord conclu entre les grandes puissances et l'Iran sur le nucléaire iranien, au terme de 21 mois de négociations.
Pour ce quatrième et avant-dernier 14 juillet du quinquennat, qui intervient dans un contexte de multiplication des crises et de forte menace terroriste, "simplicité et sobriété" devaient être de rigueur, selon un des conseillers de François Hollande.
Six mois après les attentats de janvier, moins de trois semaines après la décapitation d'un chef d'entreprise à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et la mort de 38 touristes sur une plage tunisienne, les Français attendent "un président de combat qui lutte contre les dangers qui nous guettent", a expliqué à l'Elysée.
- 'Ce qu'il reste à faire' -
Alors que les crises en Syrie, en Irak et en Libye ne connaissent pas de répit, entraînant un afflux de migrants sans précédent sur les côtes européennes, "il faut rassurer, dire ce que l'on fait", confiait le président lui-même il y a peu à des visiteurs.
"La situation n'est pas la même qu'en 2012. Sur le plan économique, ce n'est pas la même tension qu'il y a trois ans. Maintenant c'est plus tendu sur les questions sociétales, sécuritaires. On a des doutes sur son proche et son voisin", soulignait-il.
A 22 mois de la fin de son mandat, M. Hollande, toujours très impopulaire et en échec face à la montée du chômage, devrait dégainer ses dernières cartouches pour tenter de remonter la pente.
Alors que les grands textes du quinquennat ont achevé ou sont en passe de terminer leur parcours parlementaire, le président devrait s'attacher à cadrer "ce qu'il reste à faire", en particulier à travers le budget 2016, présenté à la rentrée au Parlement pour être voté en décembre.
Instauration de la retenue à la source, allègements fiscaux, priorités en matière de dépenses, les grands axes de la prochaine loi de finances devraient être précisés mardi par M. Hollande.
Le président devrait également revenir sur les effectifs militaires, dont la baisse prévue dans la loi de programmation militaire a été ralentie, a indiqué M. Valls.
Sur le plan politique, à cinq mois des régionales de décembre, dernier test électoral avant la présidentielle, M. Hollande, déjà lancé dans une précampagne qui ne dit pas son nom pour 2017, devrait également être à l'offensive.
Son principal adversaire, Nicolas Sarkozy, multiplie d'ailleurs piques et attaques contre lui, même s'il peine à imposer son leadership à la tête de son parti rebaptisé Les Républicains.
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