Une intense activité diplomatique s'est poursuivie dans la nuit de lundi à mardi à Vienne, où un accord historique sur le nucléaire iranien semblait sur le point de se concrétiser.
Pays du groupe P5+1 (Etats-Unis, Allemagne, Russie, Chine, France, Royaume-Uni), Iran, Union européenne: aucun chef de la diplomatie ne manquait à l'appel dans le palais Coburg qui abrite les tractations depuis 17 jours.
A minuit, les ministres des grandes puissances participaient à une réunion plénière, juste après un nouvel échange entre l'Américain John Kerry et le Russe Sergueï Lavrov.
Officiellement, toutefois, rien n'est encore conclu.
S'ils ont "fait de réels progrès", il reste "des points de désaccord qui ne sont pas résolus", a déclaré dans la soirée Josh Earnest, porte-parole du président américain Barack Obama.
Les ministres du P5+1 devraient tenir une rencontre, potentiellement finale, mardi matin avant l'éventuelle annonce officielle d'un accord.
Depuis deux jours, tous les acteurs assurent que l'accord est quasi bouclé - à "98%" selon un diplomate. Mais il faut encore des "décisions politiques" pour résoudre deux ou trois points de friction, déclarent-ils à l'unisson.
Alors que les Américains et les Iraniens se disaient prêts à continuer les pourparlers aussi longtemps que nécessaire, Pékin a appelé lundi à mettre un terme aux tergiversations.
"Aucun accord ne peut être parfait", a rappelé le ministre Wang Yi. "Les conditions sont déjà en place pour atteindre un bon accord" et "il ne doit pas y avoir de nouveaux délais", a-t-il ajouté.
- Liesse -
Téhéran et les grandes puissances tentent de refermer un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis plus de douze ans.
L'Iran est soupçonné d'avoir mis en oeuvre, jusqu'en 2003 et peut-être au delà, un programme nucléaire militaire sous couvert d'activités civiles, ce qu'il a toujours nié.
Depuis une dizaine d'années, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU imposent des sanctions à la République islamique pour la forcer à négocier.
Les pourparlers n'ont vraiment commencé qu'en 2013, après l'élection du président Hassan Rohani sur la promesse d'une levée des sanctions.
En avril, à Lausanne, les négociateurs ont obtenu à l'arraché un accord-cadre qui a fixé les grands principes du texte final.
L'Iran a notamment accepté de réduire le nombre de ses centrifugeuses et son stock d'uranium enrichi, ce qui doit rendre quasi impossible la fabrication rapide d'une bombe atomique.
L'accord-cadre renvoyait les modalités pratiques à des discussions ultérieures, censées se terminer le 30 juin. L'échéance a été reportée à trois reprises et la dernière date-butoir est fixée, jusqu'à nouvel ordre, à lundi soir.
Dimanche, le président Rohani a comparé les négociateurs à des alpinistes arrivés tout près du sommet.
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