La police israélienne a interpellé lundi à Jérusalem le Palestinien Khader Adnane, libéré dimanche par Israël après une longue grève de la faim qui en a fait le symbole de la lutte contre la détention administrative, une incarcération sans procès.
"Khader Adnane a été interpellé car il n'avait pas le droit de se trouver dans la vieille ville de Jérusalem dont le libre accès n'est autorisé aux Palestiniens de Cisjordanie qu'à partir de l'âge de 50 ans, alors qu'il n'a que 37 ans", a affirmé à l'AFP la porte-parole de la police Luba Samri.
La porte-parole de la police a tenu à préciser qu'il ne s'agissait pas d'une arrestation mais d'une "interpellation en vue de mener une enquête sur l'infraction commise par Khader Adnane".
Un autre porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, a pour sa part ajouté que Khader Adnane est "un activiste du Jihad islamique et qu'il lui est également interdit pour cette raison d'entrer sur le territoire israélien". Israël considère le Jihad islamique comme une "organisation terroriste".
Israël a conquis et annexé Jérusalem-Est, ce que la communauté internationale n'a jamais reconnu.
Des responsables des services de sécurité palestiniens ont confirmé que Khader Adnane avait été arrêté alors qu'il se rendait sur l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam pour la "nuit du Destin", la plus sacrée du mois de jeûne musulman du ramadan.
- Disposition controversée -
Khader Adnane avait cessé de s'alimenter pendant 56 jours pour dénoncer sa détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet à Israël de détenir des Palestiniens sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Actuellement, 379 des 5.686 prisonniers palestiniens qu'Israël détient sont en détention administrative, selon les chiffres officiels israéliens.
En mai 2012, déjà placé en détention administrative, Khader Adnane n'avait avalé durant 66 jours que de l'eau vitaminée et du sel. Cette fois-ci, durant 56 jours, il n'a rien avalé, sauf de l'eau, s'exposant à mourir "à tout instant", selon son avocat et les autorités palestiniennes qui avaient prévenu qu'Israël était responsable de son sort.
Le 29 juin, son avocat et les autorités pénitentiaires israéliennes avaient conclu un accord: s'il acceptait de se nourrir de nouveau, M. Adnane serait libéré le 12 juillet.
Le Palestinien avait été arrêté il y a un an avec des centaines d'autres après l'enlèvement et l'assassinat de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie occupée.
Dimanche, Arraba, son village du nord de la Cisjordanie occupée, proche de Jénine, l'avait accueilli en grandes pompes comme un héros.
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