Les acteurs des négociations sur le nucléaire iranien ont jeté lundi toutes leurs forces dans la bataille pour finaliser un accord historique qui, tout près du but, leur échappe encore.
Iran, Etats-Unis, Allemagne, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, et Union européenne: aucun chef de la diplomatie ne manquait à l'appel au 17e jour des pourparlers à Vienne.
Et les équipes de négociations se préparaient à une nuit blanche pour tenter de surmonter les derniers obstacles, selon une source iranienne.
S'ils ont "fait de réels progrès", il reste en effet "des points de désaccord qui ne sont pas résolus", a rappelé dans la soirée Josh Earnest, porte-parole du président américain Barack Obama.
Depuis deux jours, tous les acteurs assurent que l'accord est quasi bouclé - à "98%" selon un diplomate. Mais il faut encore des "décisions politiques" pour résoudre deux ou trois points de friction, martèlent-ils à l'unisson.
Pas question pour autant de jeter l'éponge.
"Si les conversations continuent à être utiles, l'équipe de négociation restera à Vienne", a souligné le porte-parole de la Maison Blanche.
Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif s'est de son côté dit prêt à négocier "aussi longtemps que nécessaire".
Pour Pékin toutefois, il faut cesser de tergiverser. "Aucun accord ne peut être parfait", a rappelé le ministre Wang Li. "Les conditions sont déjà en place pour atteindre un bon accord" et "il ne doit pas y avoir de nouveaux délais", a-t-il ajouté.
- Liesse -
Téhéran et les grandes puissances tentent de refermer un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis plus de douze ans.
L'Iran est soupçonné d'avoir mis en oeuvre, jusqu'en 2003 et peut-être au-delà, un programme nucléaire militaire sous couvert d'activités civiles, ce qu'il a toujours nié.
Depuis une dizaine d'années, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU imposent des sanctions à la République islamique pour la forcer à négocier.
Les pourparlers n'ont vraiment commencé qu'en 2013, après l'élection du président Hassan Rohani sur la promesse d'une levée des sanctions.
En avril, à Lausanne, les négociateurs ont obtenu à l'arraché un accord-cadre qui a fixé les grands principes du texte final.
L'Iran a notamment accepté de réduire le nombre de ses centrifugeuses et son stock d'uranium enrichi, ce qui doit rendre quasi impossible la fabrication rapide d'une bombe atomique.
L'accord-cadre renvoyait les modalités pratiques à des discussions ultérieures, censées se terminer le 30 juin. L'échéance a été reportée à trois reprises et la dernière date-butoir est fixée, jusqu'à nouvel ordre, à lundi soir.
Dimanche, le président Rohani a comparé les négociateurs à des alpinistes arrivés tout près du sommet. "Si l'on regarde d'en bas, on a l'impression qu'on y est arrivé. Mais lorsqu'on est en haut, on sait qu'il reste encore quelques pas à faire", a-t-il estimé.
Le chef d'Etat doit s'exprimer à la télévision une fois l'accord conclu. Aucune date, aucune heure n'a été confirmée pour cette intervention.
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