Tous les ministres engagés dans les négociations sur le nucléaire iranien ont jeté leurs forces dans la bataille lundi à Vienne pour tenter d'arracher un accord historique, mais leurs chances d'aboutir dans la soirée semblaient "limitées".
Depuis deux jours, tous les acteurs assurent que l'accord définitif est "à portée de main", ou "prêt à 98%", qu'il ne manque qu'une "volonté politique" pour surmonter les derniers différends.
Pour ce faire, les chefs des diplomaties américaine John Kerry et iranienne Mohammad Javad Zarif, les principaux protagonistes, se sont retrouvés au Palais Coburg comme presque tous les jours depuis l'ouverture du dernier cycle de négociations, le 27 juin.
Mais pour la première fois depuis plusieurs jours, leurs homologues russe, chinois, français, britannique, allemand et européen ont tous participé aux échanges.
"Tout le monde travaille dur pour obtenir un oui aujourd'hui", a twitté le diplomate iranien Alireza Miryoussefi dans la matinée.
Les chances d'aboutir lundi sont "faibles", a toutefois estimé en fin d'après-midi une autre source iranienne.
Imperturbable, M. Zarif s'est dit prêt à négocier "aussi longtemps que nécessaire".
Pour Pékin toutefois, il faut cesser de tergiverser. "Aucun accord ne peut être parfait", a rappelé le ministre Wang Li. "Les conditions sont déjà en place pour atteindre un bon accord" et "il ne doit pas y avoir de nouveaux délais", a-t-il ajouté.
- Liesse -
Téhéran et les grandes puissances tentent de refermer un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis plus de douze ans.
L'Iran est soupçonné d'avoir mis en oeuvre, jusqu'en 2003 et peut-être au delà, un programme nucléaire militaire sous couvert d'activités civiles, ce qu'il a toujours nié.
Depuis une dizaine d'années, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU imposent des sanctions à la République islamique pour la forcer à négocier.
Les pourparlers n'ont vraiment commencé qu'en 2013, après l'élection du président Hassan Rohani sur la promesse d'une levée des sanctions.
En avril, à Lausanne, les négociateurs ont obtenu à l'arraché un accord-cadre qui a fixé les grands principes du texte final.
L'Iran a notamment accepté de réduire le nombre de ses centrifugeuses et son stock d'uranium enrichi, ce qui doit rendre quasi impossible la fabrication rapide d'une bombe atomique.
L'accord-cadre renvoyait les modalités pratiques à des discussions ultérieures, censées se terminer le 30 juin. L'échéance a été reportée à trois reprises et la dernière date-butoir est fixée, jusqu'à nouvel ordre, à lundi soir.
Dimanche, le président Rohani a comparé les négociateurs à des alpinistes arrivés tout près du sommet. "Si l'on regarde d'en bas on a l'impression qu'on y est arrivé. Mais lorsqu'on est en haut, on sait qu'il reste encore quelques pas à faire", a-t-il estimé.
Le chef d'Etat doit s'exprimer à la télévision une fois l'accord conclu. Aucune date, aucune heure n'a été confirmée pour cette intervention.
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