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Athènes (AFP). Tsipras, sonné par un accord violent, mais pas encore KO en Grèce

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Athènes (AFP). Tsipras, sonné par un accord violent, mais pas encore KO en Grèce
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras et son ministre des Finances Euclide Tsakalotos (G) à l'issue du sommet de l'Eurogroupe le 13 juillet 2015 à Bruxelles - AFP
Il a dû renoncer aux promesses de son parti Syriza, accepter un nouveau programme d'aide à la Grèce jugé humiliant et n'a pu le négocier qu'avec l'appui de ses opposants : pour autant, Alexis Tsipras n'est pas encore un homme mort, face à une opposition assez faible. L'accord a été signé à Bruxelles par le Premier ministre grec de gauche radicale "le pistolet sur la tempe", pour reprendre les propos d'un de ses proches, tant il comprend de mesures sévères, les contreparties en étant un financement pendant trois ans et un début de négociation sur la dette de la Grèce. Mais de retour dans son pays, Alexis Tsipras pourra faire valoir qu'il n'avait guère le choix, à moins de ruiner toutes les banques grecques, déjà bien affaiblies par cinq mois de perfusion aux aides d'urgence de la BCE (ELA) et plus de deux semaines de contrôle des capitaux, et de faire sortir la Grèce de l'euro alors qu'il est plébiscité par 74% des Grecs, selon un récent sondage. C'est aussi moins sa faiblesse que dénonçaient lundi les commentateurs, que le degré d'exigence inédit de pays comme l'Allemagne dans cette négociation. L'économiste français Charles Wyplosz, professeur à l'Institut des hautes études internationales et du développement de Genève, généralement modéré, n'en revenait pas : "C'est le couteau sous la gorge (), une invasion sans les troupes au sol, d'une férocité inouïe (), je n'aurais jamais imaginé que des chefs d'Etat et de gouvernement se laissent aller à une telle vindicte", s'exclamait-il. Alexis Tsipras risque certes de provoquer le dépit d'une partie des 61% de Grecs qui ont rejeté il y a dix jours par référendum un précédent programme proposé par les créanciers (BCE, UE, FMI) bien modéré par rapport à celui que prévoit le nouvel accord. Mais, à défaut de le soutenir, beaucoup de Grecs étaient soulagés de l'accord lundi. Ainsi, Dimitris Charalambidis, 59 ans, qualifiait M. Tsipras de "charlatan", mais jugeait l'accord rapporté de Bruxelles "satisfaisant pour la Grèce". Emile Poligenis, journaliste d'un site internet d'information ecclésiastique (orthodoxe grec), et "pas d'extrême gauche", trouve M. Tsipras "courageux" et "le meilleur Premier ministre possible pour la Grèce". La prochaine bataille se joue au Parlement dans les jours à venir, quand M. Tsipras va devoir faire voter les mesures dont l'accord prévoit qu'elles doivent être adoptées "d'ici au 15 juillet" : réforme de la TVA, des retraites, de l'agence des statistiques nationales Elstat, mise en place d'un Conseil budgétaire. - Ni sanctions, ni élections ? - Dans la nuit de vendredi à samedi, il avait gagné le droit d'aller négocier à Bruxelles, ayant obtenu pour ce faire l'aval de 251 des 300 députés, mais grâce à l'opposition. En effet, 17 des 149 députés de Syriza ont fait faux bond à leur leader, votant contre (deux), s'abstenant (huit) ou étant absents (sept, dont l'ex-ministre des Finances Yanis Varoufakis). Et le pire reste à venir : 15 autres députés de Syriza ont voté oui vendredi en annonçant qu'ils voteraient sans doute non aux réformes proprement dites. Quant aux 13 députés d'ANEL, le parti de droite souverainiste allié de Syriza au gouvernement, ils n'avaient pas fait leur choix lundi après-midi. Le Premier ministre pourrait sanctionner les rétifs de Syriza, en les remplaçant par leurs suivants sur la liste, comme les statuts du parti l'y autorisent. Mais il pourrait aussi hésiter à s'attaquer à des personnalités comme la puissante Zoé Konstantopoulou, la présidente du Parlement, ou le ministre de l'Energie Panagiotis Lafazanis, tous deux abstentionnistes. Comme vendredi soir, il risque donc de devoir compter sur l'opposition, Nouvelle Démocratie (conservateurs), Pasok (socialistes) et Potami (centre gauche), pour faire entériner les réformes exigées. Au risque que ces ennemis politiques - qu'il a scrupuleusement consultés néanmoins après la victoire massive du non au référendum - ne viennent lui demander des portefeuilles, voire de nouvelles élections. Deux analystes interrogés par l'AFP n'y croyaient toutefois guère.

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