La voie n'est encore pas totalement libre pour un troisième plan d'aide à Athènes, très laborieusement négocié ce week-end entre la Grèce et ses partenaires européens: huit Parlements de la zone euro vont être impliqués, le Bundestag allemand devant même voter deux fois.
Dans la plupart des pays, le feu vert ne fait pas de doute. Dans certains, comme en Finlande, les débats risquent toutefois d'être houleux.
En Belgique, au Luxembourg, à Chypre, en Lituanie, en Italie, en Espagne et au Portugal, le Parlement n'a pas besoin d'être impliqué. Il ne le sera pas non plus à Malte ni en Slovénie car l'engagement financier en faveur de la Grèce n'augmente pas, puisque le nouveau programme doit être encadré par le Mécanisme européen de stablilité (MES), pour lequel les membres de la zone euro ont déjà débloqué du capital en 2012.
Aux Pays-Bas, le ministre des Finances et président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, informera le Parlement mercredi, mais aucun vote n'est nécessaire. De même en Irlande, où le gouvernement a l'intention d'engager un débat parlementaire seulement une fois que l'accord final sur un nouveau programme d'aide aura été conclu. Cela pourrait n'avoir lieu qu'en septembre après la pause estivale du Parlement irlandais qui débute à la fin de la semaine.
ALLEMAGNE
Déjà en congé parlementaire estival, les députés de la chambre basse du Parlement allemand, le Bundestag, vont être rappelés à Berlin, d'abord pour donner au gouvernement le mandat de négocier les modalités et le volume exacts d'une nouvelle aide. Formellement, c'est seulement après ce vote, devant avoir lieu vendredi matin, que Berlin pourra entrer dans le vif des discussions. Ensuite, le Bundestag devra revoter pour avaliser l'accord, dont les grandes lignes ont été dévoilées lundi matin. Mais pour l'heure, aucune date n'a été fixée pour cette seconde consultation.
Arithmétiquement, l'issue des deux scrutins ne fait aucun doute, la "grande coalition" conservateurs/sociaux-démocrates que dirige la chancelière Angele Merkel disposant de 504 des 631 sièges.
Politiquement les choses sont plus compliquées pour Mme Merkel. Au sein de son parti conservateur, le camp des mécontents a nettement enflé. Si les refus avoisinaient la moitié des 311 élus du groupe parlementaire CDU/CSU, ce serait un désaveu politique. Jusqu'à présent ses conservateurs ont tempêté mais ont fini par la suivre. L'opposition en a fait autant, pour ce qui concerne les aides à la Grèce.
FINLANDE
Le Premier ministre Juha Sipilä doit présenter l'accord négocié à ses partenaires de coalition, notamment le parti eurosceptique des Vrais Finlandais, qui a plaidé pour un Grexit. Le gouvernement doit ensuite présenter sa position à une "grande commission" de 25 députés, sur les 200 que compte le Parlement finlandais, qui a déjà voté samedi un mandat de négociation et ne revotera qu'en cas de désaccord sur l'accord présenté. La date de cette réunion n'a pas encore été fixée mais elle aura lieu "dans les prochains jours", a indiqué un porte-parole de cette commission à l'AFP.
GRECE
Le Parlement grec doit voter d'ici mercredi le projet d'accord adopté lundi à Bruxelles. Il doit également, à la demande des autres Européens, mettre sur les rails sur le plan législatif les principales réformes promises. Les importantes concessions faites par Alexis Tsipras aux créanciers font grincer des dents au sein de sa coalition de gauche radicale Syriza. Les voix d'au moins une partie de l'opposition devraient tout de même lui permettre d'arracher un "oui" à la Vouli.
FRANCE
Le Président de la République François Hollande a indiqué que le vote de l'Assemblée nationale aurait lieu le mercredi 15 juillet. Les mécontents devraient s'abstenir plutôt que voter "non", permettant une approbation sans problème.
AUTRICHE
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