Les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent dimanche matin à Bruxelles, après avoir été incapables la veille de trouver un début d'accord sur un plan de sauvetage de la Grèce, et avant un sommet crucial pour le maintien du pays dans la monnaie unique.
"Fin de la session de l'Eurogroupe. A continuer demain", a indiqué samedi soir le ministre finlandais Alexander Stubb dans un tweet laconique, après neuf heures de discussions "toujours très difficiles", selon le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.
Les ministres des Finances doivent se retrouver à 09h00 GMT pour tenter de transmettre quelque chose de constructif aux sommets des dirigeants des 19 pays de la zone euro puis des 28 Etats membres de l'UE qui se tiennent dans la foulée. Cette échéance est régulièrement présentée comme la dernière limite pour sauver la Grèce de l'effondrement financier.
Dans un climat de défiance envers Athènes, et avec certains pays évoquant ouvertement un Grexit, les ministres ont échoué samedi à accoucher d'un texte. "Le climat n'est pas facile pour les Grecs", a observé une source européenne.
"Je garde toujours l'espoir", a commenté à la sortie de la réunion le commissaire européen aux Affaires économiques, le Français Pierre Moscovici.
- 'Plusieurs pays qui bloquent' -
"Il y a plusieurs pays qui bloquent" et ne veulent pas d'un troisième plan d'aide, a résumé une source européenne, alors qu'Allemagne et Finlande, deux faucons vis-à-vis d'Athènes, semblent près de dire ouvertement qu'ils ne veulent plus de la Grèce dans la zone euro.
Des sources gouvernementales grecques ont également estimé auprès de l'agence de presse ANA que "certains pays, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec les réformes et le programme, ne veulent pas d'un accord".
Une proposition allemande d'une sortie temporaire de 5 ans de la zone euro a été rendue publique, même si elle n'a pas été formellement débattue samedi selon des diplomates.
Le texte est cinglant pour Athènes: "Si la Grèce ne peut garantir une mise en oeuvre crédible de mesures et une dette soutenable, il faudrait lui offrir de rapides négociations pour une période hors de la zone euro, avec une possible restructuration de sa dette, si nécessaire () pendant cinq ans", indique ce document.
De son côté, le Finlandais Alexander Stubb a été sommé samedi par le Parlement de son pays de négocier une sortie de la Grèce de la zone euro, selon la télévision publique Yle.
Mais ces deux pays ne sont pas les seuls écueils à un éventuel accord, tellement la défiance vis-à-vis d'Athènes semble grande.
"Largement plus de la moitié des pays membres pensent que les propositions grecques (pour obtenir un troisième plan d'aide) ne vont pas assez loin", a déclaré une source diplomatique. "C'est difficile pour beaucoup de ministres d'aller devant leur Parlement et d'obtenir un mandat pour un programme d'aide avec des mesures quasi semblables à celles de fin juin, mais pour une somme bien plus considérable", a expliqué à l'AFP une source européenne proche des discussions.
- 'L'inertie joue pour le Grexit' -
Ces blocages rendent chaque fois plus plausible une sortie désordonnée de la monnaie unique de la Grèce, au bord de l'effondrement financier, dont l'économie sombre peu à peu, et dont les banques sont fermées depuis fin juin. Le ministre grec de l'Economie Giorgos Stathakis a averti samedi soir que le contrôle des capitaux en Grèce mettrait "quelques mois" à disparaître, même après un éventuel accord avec les créanciers.
"L'inertie joue pour le Grexit", a mis en garde un diplomate européen favorable à un accord avec Athènes.
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