Alexis Vuillermoz a signé la première victoire française dans le Tour, samedi, en haut de la côte de Mûr-de-Bretagne, où le puncheur de l'équipe AG2R La Mondiale s'est montré le plus fort.
L'étape 100% bretonne, sans danger pour le maillot jaune du Britannique Chris Froome, a mis en pleine lumière un grand talent à la trajectoire originale. A l'âge de 27 ans, il dispute seulement sa troisième saison chez les professionnels.
Le Jurassien, diplômé de l'enseignement supérieur, a fait ses armes dans le VTT avant de passer à la route et afficher très vite ses qualités de grimpeur-puncheur.
A Mûr-de-Bretagne, Vuillermoz a précédé de 5 secondes l'Irlandais Dan Martin, dont l'équipe a beaucoup travaillé dans le final.
Le groupe des favoris, réglé par l'Espagnol Alejandro Valverde devant le Slovaque Peter Sagan (maillot vert désormais), a franchi la ligne 10 secondes après le vainqueur. Avec Froome et les autres coureurs du classement général à deux exceptions notables, l'Italien Vincenzo Nibali, qui a perdu du temps sur le maillot jaune (10 secondes), et le Français Romain Bardet (21 secondes).
"C'était un jour-sans", a reconnu Nibali. "J'avais de bonnes sensations en début d'étape mais, dans le final je ne sentais plus rien, je n'avais plus de jambes", a ajouté le vainqueur sortant du Tour.
Dans cette étape ensoleillée de 181,5 kilomètres, une échappée initiale de quatre coureurs (Chavanel, Huzarski, Sicard, Périchon) a été relayée par un trio à quelque 70 kilomètres de l'arrivée.
Les Polonais Bartosz Huzarski et Michal Golas, le Danois Lars Bak, ont tenu jusqu'aux dix kilomètres, contre un peloton mené par les équipiers de Martin.
- Froome s'attend à des écarts -
Dans la côte d'arrivée, une montée de 2 kilomètres à 6,9 %, Vuillermoz a attaqué une première fois avant de porter le coup décisif après le passage sous la flamme rouge du dernier kilomètre.
"C'est le genre d'arrivée qui me convient, pour grimpeur-puncheur", a déclaré le Jurassien qui s'était classé troisième lundi dernier au sommet du mur de Huy.
"J'ai essayé de prendre les devants. Je suis sorti une première fois sur la partie raide mais j'ai été marqué par Yates et je n'ai pas voulu l'emmener jusqu'à la ligne d'arrivée", a expliqué le vainqueur.
"Quand le peloton est revenu, j'en ai profité pour prendre un peu d'air puis j'y suis allé. Il y a trois ans, je n'aurais jamais cru gagner une étape du Tour", a ajouté Vuillermoz.
Le Français, qui a dédié cette victoire à son père décédé voici trois ans, a remercié toutes les personnes qui l'ont aidé. Entre autres, Daniel Germond, un entrepreneur retraité, qui a financé début 2014 son premier salaire dans l'équipe AG2R La Mondiale au budget déjà bouclé.
Vuillermoz avait découvert le Tour de France en 2013 alors qu'il était néo-pro. L'année passée, il avait pris la 11e place du Giro tout en travaillant pour son équipe.
"Je ne pense pas avoir les épaules pour mener une équipe. Peut-être dans l'avenir pourrai-je avoir des ambitions mais, pour le moment, je veux apprendre le métier", a ajouté l'ancien médaillé (d'argent) aux Championnats du monde VTT en 2009, décidé à aider les coleaders de son équipe, Jean-Christophe Péraud et Romain Bardet, dans la montagne.
"Je connaissais son nom, je ne le connaissais pas personnellement. Il a gagné superbement", a apprécié Froome avant de se projeter sur le contre-la-montre par équipes de 28 kilomètres, dimanche, entre Vannes et Plumelec: "Le parcours est piégeux, la route monte et descend tout le temps, je m'attends à des écarts conséquents."
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.