Le pape François a entamé vendredi au Paraguay l'ultime étape de son périple en Amérique du sud, un pays qui lui est cher car, à Buenos Aires, il côtoyait de nombreux exilés paraguayens.
Après l'Equateur et la Bolivie, il arrive dans un pays où les Jésuites, l'ordre du premier pape latino-américain, ont eu une grande influence, avant d'en être chassés.
Une immense ferveur s'est emparée du Paraguay, pays enclavé entre Brésil et Argentine, où trois millions de fidèles paraguayens, brésiliens et argentins sont attendus ce week-end.
Sous la pluie, le souverain pontife de 78 ans est descendu de son avion sans parapluie. Il a été accueilli par le président paraguayen Horacio Cartès, puis a assisté sur le tarmac de l'aéroport, près d'Asuncion, à une cérémonie colorée.
Un ch?ur d'écoliers a chanté en espagnol et en guarani, langue indienne parlée par 80% de la population, puis des danseurs ont interprété un ballet folklorique en son honneur.
- Survol de sa terre natale -
Il s'est ensuite rendu en papamobile dans le centre de la capitale, où il devait dire une messe à la cathédrale, saluant les dizaines de milliers de personnes massées sur le bord de la route.
C'est la deuxième visite d'un pape à Asuncion après celle de Jean Paul II en 1988. L'année suivante, la dictature d'Alfredo Stroessner (1954-1989) s'achevait, laissant la voie à un processus démocratique.
Avant d'atterrir à Asuncion, François a envoyé à la présidente argentine Cristina Kirchner un message disant "son affection à ce cher pays" alors que son Airbus survolait le nord de l'Argentine.
Le pape n'est pas retourné dans son pays depuis son élection en mars 2013. Il pourrait s'y rendre en visite officielle en 2016.
François entretient une relation particulière avec les Paraguayens : dans sa ville de Buenos Aires dont il était l'archevêque, Jorge Bergoglio a beaucoup côtoyé la communauté paraguayenne, environ 2 millions de personnes. Fuyant la pauvreté du Paraguay, les hommes y vont travailler souvent comme maçons, les femmes comme femmes de ménage.
- Un évêque président -
Le Paraguay est un pays tellement catholique qu'il n'a pas hésité à élire un évêque comme président, Fernando Lugo (2008-2012), finalement destitué lors d'un coup de force parlementaire.
Vendredi matin en Bolivie, le pape avait visité la prison de Palmasola, la plus surpeuplée et violente du pays, où il a défendu la "réinsertion dans la société", confiant aux prisonniers qu'ils avaient devant eux "un homme à qui on a pardonné", "un homme qui a été sauvé de ses nombreux péchés".
Depuis le début de sa tournée latino-américaine, dimanche en Equateur, le pape a mis l'accent sur la justice sociale et l'intégration, dans cette région considérée par les économistes comme la plus inégalitaire de la planète.
Pour son neuvième voyage à l'étranger, il aura visité d'ici dimanche trois pays à forte majorité catholique - l'Amérique latine héberge la majorité des 1,2 milliard de catholiques de la planète -, marqués par une longue histoire de pauvreté et d'inégalités touchant en premier lieu les populations indigènes.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.