Le gouvernement allemand s'est abstenu vendredi de commenter les dernières propositions grecques de réformes et s'est montré réservé sur l'issue des discussions prévues ces prochains jours, une attitude dont Berlin est coutumier mais qui tranchait avec l'optimisme manifesté ailleurs.
"Je ne peux pas juger du contenu" des propositions transmises par Athènes jeudi soir à ses partenaires européens dans un ultime effort pour obtenir une aide financière, a déclaré Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, lors d'un point de presse régulier.
"Nous attendons que les institutions les examinent et communiquent leur avis", a-t-il ajouté, en référence aux créanciers d'Athènes - la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne - qui devaient se pencher sur le document.
Interrogé sur les avis déjà exprimés par d'autres capitales, M. Seibert a répondu : "Chaque gouvernement a son rythme, celui-ci s'en tient aux procédures de rigueur". "Cela a toujours été comme cela: c'est d'abord aux institutions de se prononcer sur les propositions mises sur la table".
Quoi qu'il en soit "cela ne suffirait pas de présenter à nouveau les propositions de juin, emballées autrement", a prévenu lors de la même conférence de presse le porte-parole du ministre des Finances Wolfgang Schäuble, Martin Jäger. "Il s'agit maintenant d'une feuille de route de réformes sur plusieurs années" et en profondeur, a renchéri M. Seibert.
De Paris, mais aussi de Rome et de Vienne étaient venues vendredi matin des réactions positives aux propositions grecques, assorties d'un certain optimisme quant à l'issue des discussions prévues ces prochains jours: une réunion des ministres des Finances de la zone euro samedi et un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE dimanche.
Pour Berlin, qui a souvent soufflé le froid ces dernières semaines dans les discussions très ardues entre la Grèce et ses partenaires, "l'issue de l'Eurogroupe de samedi est complètement ouverte", a dit M. Jäger.
Citant M. Schäuble, M. Jäger a également estimé qu'il y avait "très peu de marge de manoeuvre pour une restructuration, un +reprofiling+ ou d'autres choses de ce genre" sur la dette grecque. Un allègement de la dette colossale du pays est une revendication essentielle d'Athènes, et la porte s'était entrebaillée ces derniers jours pour une restructuration par exemple en ajustant les taux d'intérêt ou les maturités des prêts consentis à la Grèce.
"Mais les intentions derrière" ces possibles ajustements "peuvent être différentes, et si l'intention devait être d'abaisser significativement la valeur de la dette, pour nous cela reviendrait à une décote", a précisé M. Jäger. Or l'Allemagne exclut catégoriquement de tailler dans la valeur de la dette, ce qu'elle considérerait comme un nouveau "haircut" dans le jargon financier.
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