La grève entamée mardi à l'Agence France-Presse a été reconduite mercredi pour 24 heures à l'appel de six syndicats pour protester contre la décision de la direction de dénoncer la totalité des accords sociaux, perturbant fortement les services de l'AFP.
Une nouvelle assemblée générale doit avoir lieu jeudi à 14h30 pour décider ou non de la poursuite du mouvement.
Mercredi matin, le PDG Emmanuel Hoog a reçu les syndicats CGT, FO, SUD et CFE-CGC, puis le SNJ et la CFDT.
"A la question +êtes-vous prêt à retirer la dénonciation des accords sociaux de l'ordre du jour du comité d'entreprise du 16 juillet et ainsi suspendre le conflit dur qui est préjudiciable pour l'Agence et ses salariés ?+, le PDG a clairement répondu : +non+", font valoir dans un communiqué commun les syndicats CGT, FO, SUD et CFE-CGC.
De son côté, le SNJ a déploré que le PDG "reste arc-bouté sur sa position" et a appellé Emmanuel Hoog "à prendre une initiative concrète, sans attendre, pour conforter la négociation" et éviter une "grève dure et qui dure".
"RTT, congés, horaires et conditions de travail, salaires, emploi, perspectives de carrière: tout est remis en question si le PDG franchit le pas", estiment CGT, FO, SUD et CFE-CGC, qui ont appelé de nouveau à une "grève totale, bloquante" lors d'une assemblée générale.
De leur côté, les syndicats SNJ et CFDT qualifient d'"inacceptable" la dénonciation de ces accords mais préconisent "une grève qui permette la validation d'alertes et d'urgents, conformément aux usages à l'Agence et aux souhaits exprimés par de nombreux journalistes grévistes ou non grévistes" et limitée aux fils à destination des clients français.
La direction explique avoir "choisi de dénoncer les accords d'entreprise pour faire avancer des négociations indispensables pour retrouver des marges de développement international et de hausses salariales, assurer la consolidation du réseau de l?agence et la sécurité juridique de son corpus social", dans un communiqué mardi.
Elle a réaffirmé mercredi "son engagement à négocier un accord unique d'entreprise fondé sur la sécurité juridique, la transparence, l'équité et tenant compte des exigences économiques propres au développement international de l'Agence".
Au cours des derniers mois, le SNJ, la CFDT et SUD étaient entrés en négociations avec la direction sur un projet d'accord social global.
Les propositions de la direction prévoient une "harmonisation des conditions" des différentes catégories de personnel, une diminution du nombre de RTT, un plafonnement du CET et un mécanisme d?augmentation salariale garanti.
La dénonciation des accords existants ouvre une nouvelle période de négociations de 15 mois.
L'AFP compte quelque 2.300 collaborateurs dans le monde, dont environ 1.100 salariés en France, parmi lesquels 600 journalistes.
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