Les "bases d'un accord" pour le sauvetage financier de la Grèce "existent", a affirmé mardi Manuel Valls, assurant qu'il n'y avait pas de "sujet tabou" pour la France quant à un "rééchelonnement" de la lourde dette publique grecque.
"Il n'y a pas de sujet tabou sur la dette, sur le rééchelonnement, sur le fait qu'on reprofile, qu'on retravaille sur la dette" grecque, a déclaré le Premier ministre sur la radio RTL, où il était interrogé sur un possible effacement de la dette d'Athènes à quelques heures d'un sommet européen crucial à Bruxelles.
"Donc ce travail est possible, et nous étions près d'un accord la semaine dernière. Bien sûr il y a eu depuis le référendum, il n'y a pas que la Grèce, il y a l'ensemble des pays de la zone euro, mais les bases d'un accord, j'en suis convaincu, existent", a-t-il affirmé.
"Cet accord est nécessaire, d'abord pour la Grèce parce que sa sortie de la zone euro plongerait le peuple grec dans une situation insupportable et c'est nécessaire aussi pour la cohésion et la cohérence de la zone euro et donc de l'Europe", a plaidé le chef du gouvernement français.
Les pays de la zone euro se réunissent ce mardi pour un sommet extraordinaire à Bruxelles, deux jours après le choc du "non" grec par référendum, afin d'explorer les minces chances de sauvetage d'une Grèce en état d'urgence financière.
La France est "convaincue" que l'on ne peut pas prendre "le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro" qui aurait des conséquences sur "la croissance et l'économie mondiales", a déclaré mardi matin Manuel Valls.
"La sortie pour la première fois dans son histoire d'un pays, non pas de l'Union européenne, mais de la zone euro, représente un risque pour la croissance et pour l'économie mondiales. Et je rajoute que cela représente un risque politique () Personne ne peut dire aujourd'hui quelles seraient les conséquences politiques, comment réagirait le peuple grec qui se sentirait humilié", a-t-il plaidé.
- Débat parlementaire sur la Grèce mercredi -
"On ne joue pas avec l'Histoire, on ne joue pas avec un pays comme la Grèce", a encore déclaré M. Valls en martelant: "nous ne pouvons pas laisser partir la Grèce de la zone euro".
Critiqué par son opposition de droite sur l'absence de débat parlementaire en France, M. Valls a par ailleurs annoncé la tenue d'un débat, sans vote, à l'Assemblée nationale, qui devrait se tenir dès mercredi.
e débat portera "sur la situation du moment, sur la position bien sûr de la France. Parce que je crois que dans ce moment-là, il faut informer les parlementaires et à travers eux () les Français. Il faut faire preuve de responsabilité et aussi d'unité et de rassemblement", a-t-il dit.
A la veille de la réunion cruciale à Bruxelles, François Hollande et Angela Merkel se sont efforcés lundi soir de masquer les divergences franco-allemandes sur le dossier grec et de présenter une position commune face au Premier ministre grec Alexis Tsipras.
La chancelière a ainsi jugé "urgent" d'obtenir du gouvernement grec des "propositions tout à fait précises" tandis que le président français demandait des propositions "sérieuses".
Mais M. Hollande, fidèle à la position conciliatrice que veut adopter la France, a répété que la porte restait "ouverte" aux discussions et a insisté sur la notion de "solidarité".
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