La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé lundi soir le maintien au niveau actuel des prêts d'urgence (ELA) aux banques grecques, tout en durcissant les conditions d'octroi.
Le conseil des gouverneurs "a décidé aujourd'hui de maintenir l'apport de liquidités d'urgence (ELA) aux banques grecques au niveau décidé le 26 juin 2015 après avoir discuté d'une proposition de la Banque de Grèce", a indiqué la BCE dans un communiqué.
Depuis cette date, les prêts ELA sont plafonnés à près de 89 milliards d'euros. Dans l'attente du référendum grec de dimanche dernier, qui s'est soldé par la victoire du non aux propositions des créanciers de la Grèce, la BCE avait consenti à plonger dans un coma artificiel les banques du pays en décidant le 28 juin de maintenir ces prêts d'urgence, sans en augmenter le plafond.
"L'ELA peut seulement être octroyé en échange de collatéraux suffisants", a rappelé la BCE lundi dans son communiqué.
Or, la dégradation financière de la Grèce a un impact sur ces "collatéraux", c'est-à-dire les titres mis en garantie par les banques grecques pour avoir accès aux prêts d'urgence auprès de la Banque de Grèce, explique la BCE.
Ces garanties sont souvent des obligations d'Etat, or la qualité de la dette grecque a été récemment révisée à la baisse par toutes les grandes agences de notation faute d'accord entre Athènes et ses créanciers (UE, BCE, FMI).
"Dans ce contexte, le conseil des gouverneurs a décidé aujourd'hui d'ajuster les décotes sur les collatéraux acceptés par la Banque de Grèce pour l'ELA", a indiqué la BCE.
Contactée par l'AFP, elle a refusé de donner des détails sur cette décote.
Selon une source proche de la décision interrogée par l'AFP, "la décision de la BCE d'augmenter la décote appliquée aux collatéraux reflète la dégradation de la situation en Grèce" mais "elle laisse de la marge de manoeuvre aux banques grecques pour l'avenir, elle ne les asphyxie pas".
La BCE a répété dans son communiqué qu'elle "continue de surveiller attentivement la situation sur les marchés et les implications possibles pour le rythme de la politique monétaire et pour l'équilibre des risques sur la stabilité des prix dans la zone euro", se disant "déterminée à utiliser tous les instruments disponibles dans le cadre de son mandat".
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