Plusieurs milliers de partisans du non au référendum initié par le gouvernement grec ont fêté dans le centre d'Athènes le rejet des dernières propositions des créanciers UE et FMI dont ils espèrent "un avenir meilleur" pour la Grèce, mais aussi pour l'Europe.
Dima Rousso est "très heureuse": "Je ne pensais pas qu'il y aurait une telle différence" entre le oui et le non, s'étonne-t-elle, alors que le camp du non, mené par le gouvernement Tsipras, est en route pour une victoire avec plus de 60% des voix.
"C'est la chance que l'Europe devienne ce qu'elle aurait dû être dès le début", se prend à espérer cette femme de 37 ans.
Si les drapeaux grecs flottaient dans l'air tiède de la place Syntagma, au pied du parlement, où environ 5.000 manifestants s'étaient rassemblés selon la police, l'avenir de l'Europe était aussi sur toutes les lèvres.
Maria s'est enveloppée dans l'une des bannières aux rayures blanches et bleues, émue: "on avait perdu l'espoir. Ceci est le début de l'espoir. L'Europe est pour les peuples, pas pour l'argent.
"C'est une victoire pour le peuple grec, une chance pour l'Europe. L'Espagne, et puis le Portugal, doivent suivre le chemin. Nous sommes pour une Europe des peuples, pas du capital. Une Europe pour les hommes simples", lançait Giorgos, 25 ans qui participait à un autre rassemblement, non loin de là, d'un millier de militants Syriza.
Certains chantent, dansent, agitent des drapeaux et scandent "Oxi" (Non en grec). Des vendeurs de drapeaux et de sifflets n'ont pas mis longtemps à installer leurs stands dans quelques rues.
La joie de certains comme George Kotsakis, 55 ans, vêtu d'un jogging au motif des jeux Olympiques d'Athènes 2004, "ravi" et "persuadé que la vie sera différente a partir de maintenant", se mêlait chez d'autres manifestants d'une vague appréhension sur ce qui les attendait. Les banques sont fermées depuis une semaine. Tous les dirigeants européens ne semblent pas prêt à rouvrir le débat avec Athènes.
- "je tremble d'angoisse" -
Si Vassilious Kontagiannis, un radiologiste de 53 ans, est content du résulat, il "a peur du jour d'après". "J'espère que l'Europe comprendra notre situation et que Tsipras enverra une meilleurs équipe de négociation à Bruxelles".
La foule est beaucoup mois nombreuse que lors des deux rassemblements qui ont clos la campagne pour le référendum vendredi soir, oui et non attirant plus de 20.000 personnes chacun dans les rues.
Et alors qu'elle découvrait les premiers résulats, vers 19h00 locales (16h00 GMT), Lily Ianacopoulo, une avocate de 50 ans qui a voté non, s'inquiétait malgré tout: "je tremble d'angoisse parce que la situation est très difficile. La suite peut être pire que ce qu'on voit aujourd'hui. Je ne sais pas combien de temps les banques vont rester fermées".
Spectateurs de ces émotions contradictoires, de nombreux touristes ne restaient pas indifférents: l'américaine Connie Cowper, 64 ans, agite un petit drapeau grec, sortie de son hôtel "pour voir ça" et "triste car le pays a tellement perdu" durant les annés de crise qu'il a traversées.
Marco, un touriste argentin, brandit un drapeau aux couleurs de son pays: "on a vécu la même chose. Le problème c'est que la Grèce n'a pas la richesse de l'Argentine pour s'en sortir. Mais on est venu les soutenir".
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