Le préfet de l'Isère, Jean-Paul Bonnetain, a annoncé dimanche que le pan de montagne menaçant de s'effondrer dans le lac du Chambon avait commencé à glisser depuis samedi, les autorités privilégiant désormais plus un glissement qu'une "rupture brutale" de centaines de milliers de tonnes de roche dans l'eau.
De nombreux médias scrutent la montagne et le lac du Chambon depuis samedi 16H30, heure à laquelle l'alarme a retenti pour prévenir les riverains de l'imminence de l'effondrement, qui devait survenir dans les 3 heures suivantes.
Alors qu'il se faisait désirer, surtout pour les riverains coincés dans la vallée, le préfet l'Isère espère "un mouvement massif qui permettra d'appréhender très clairement les travaux à entreprendre pour rétablir la liaison qui fait cruellement défaut aux habitants, notamment pour aller au travail".
"Les modèles confirment que la rupture est engagée depuis samedi 17 Heures. Sous le hameau des Aymes, le décrochage est de 2 mètres par jour, c'est extrêmement actif. Au-delà de ce qu'on constate visuellement, la rupture est activée", a ajouté Jean-Paul Bonnetain lors d'un point presse en plein air.
De même, "des dégagements gazeux ont été relevés dans le lac du Chambon à 30 mètres de la rive, tout cela témoigne de l'activité soutenue de la falaise", a ajouté le préfet.
Les autorités locales ont évalué à 800.000 mètres cubes le volume des rocs en suspension, en assurant que la vague provoquée par leur effondrement ne devrait pas affecter la structure du barrage en aval, construit au début des années 30.
Les capteurs installés sur les roches instables - une masse de 200 mètres de longueur et 100 mètres de hauteur sur 65 mètres de profondeur - laissaient prévoir un effondrement ce weekend, dû à l'accélération constatée de leur vitesse de glissement.
Mais, à ce jour, "nous sommes davantage dans une logique de glissement que de rupture brutale. On est sur du schiste fracturé qui travaille beaucoup, ce qui explique ces ajustements réguliers de la roche", selon le représentant de l'Etat qui "ne peut pas à cette heure dire quand la falaise va se purger".
Interrogé sur place, Lionel Lorier, responsable du bureau d'études de la Société Alpine de Géotechnique a estimé que "la rupture de la montagne (était) amorcée. Plusieurs milliers de m3 sont déjà tombés depuis samedi soir" mais "rien de spectaculaire".
Selon Geneviève Rul, chef du groupe "Risques rocheux et mouvements de sols" du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) "la masse glisse lentement vers le bas de la pente. On ne sait pas encore si on aura une rupture en morceaux ou en masse".
Un pont aérien en hélicoptère entre la zone des Hautes-Alpes bloquée et l'Oisans pourrait être instauré prochainement pour permettre aux habitants d'aller travailler.
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