Après des mois d'intenses négociations, les grandes puissances et l'Iran entament samedi un week-end de discussions cruciales sur le programme nucléaire iranien, dernière ligne droite avant un possible accord historique.
Les Etats-Unis et l'Iran ont rivalisé vendredi de messages conciliants, le secrétaire d'Etat américain John Kerry saluant "un authentique effort" des parties, tandis que son homologue iranien Mohammad Javad Zarif évoquait des "défis communs", notamment la lutte contre l'extrémisme.
"Nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord", même s'il n'est pas "certain", a déclaré M. Zarif à quatre jours de l'échéance théorique pour parvenir à un compromis sur le nucléaire.
Dans un message vidéo posté sur Youtube du balcon du palace viennois abritant les négociations, M. Zarif a ouvert des perspectives de coopération future dans le cas où un accord serait signé.
"Nous sommes prêts à ouvrir de nouveaux horizons pour affronter les défis importants et communs. Aujourd'hui, la menace commune est le développement de l'extrémisme violent et de la barbarie sans limites", a-t-il dit, dans une allusion au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
"Pour affronter ce nouveau défi, de nouvelles approches sont absolument nécessaires", a souligné le chef de la diplomatie iranienne, évoquant "une bataille existentielle".
Les Etats-Unis dirigent une coalition internationale contre l'EI en Irak et en Syrie, à laquelle ne participe pas l'Iran, qui soutient de son côté les régimes irakien et syrien contre le groupe jihadiste.
Un peu plus tôt, M. Kerry, qui s'est de nouveau entretenu vendredi avec son homologue iranien, a salué un "authentique effort" de toutes les parties pour parvenir à un accord.
"Nous avons des questions difficiles, mais il y a un authentique effort de tous pour être sérieux () Les deux parties travaillent très dur, dans la bonne volonté, pour faire des progrès et nous faisons des progrès", a dit M. Kerry.
"Nous continuons à travailler. Ce soir, demain, dimanche. Très certainement, nous voulons, tous deux, essayer de voir si nous pouvons parvenir à une conclusion", a-t-il ajouté.
En vertu d'une nouvelle loi, si le Congrès américain reçoit le texte de l'accord d'ici au 9 juillet, il aura 30 jours pour se prononcer, mais si cette date est dépassée, la période d'examen passera à 60 jours. Ce qui retardera d'autant la mise en application de l'accord et pourra créer des complications supplémentaires.
Les négociations doivent permettre d'aboutir à un accord visant à s'assurer que le programme iranien ne puisse avoir de dimension militaire, en échange d'une levée des sanctions internationales qui frappent l'Iran.
"Nous sommes vraiment en fin de partie", a déclaré à des journalistes un haut responsable gouvernemental américain. "Nous faisons certainement des progrès, il n'y a aucun doute là-dessus", a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat, "mais il est également clair qu'il y a toujours des questions importantes qui ne sont pas résolues, c'est pourquoi les gens travaillent jusque très tard dans la nuit".
Les équipes d'experts travaillent jour et nuit à résoudre les problèmes les plus épineux, et la plupart des ministres devraient être de retour à Vienne dimanche.
"Ca ressemble bien à la fin", a confié un diplomate occidental. "Le travail technique avance sur le texte principal et sur les annexes".
- 'Meilleure compréhension Iran-AIEA' -
Parallèlement aux discussions intenses qui se déroulent à Vienne, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Japonais Yukiya Amano, qui a effectué jeudi une visite surprise d'une journée à Téhéran, pour rencontrer notamment le président Hassan Rohani, a parlé d'une "meilleure compréhension" entre l'Iran et son agence.
"Je crois que les deux parties se comprennent mieux () mais plus de travail est nécessaire", a déclaré M. Amano, dont l'agence est appelée à jouer un rôle majeur de vérification si un accord est conclu.
M. Amano et ses interlocuteurs iraniens ont notamment parlé de la "Possible dimension militaire" (PMD) du programme nucléaire iranien, source de contentieux entre l'AIEA et Téhéran.
Cette agence soupçonne Téhéran d'avoir procédé à des recherches, au moins jusqu'en 2003, pour se doter de la bombe atomique, et cherche à avoir accès aux scientifiques impliqués, ainsi qu'aux documents et sites qui pourraient avoir abrité ces recherches.
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