Pas un temps, en cette période de canicule, à mettre dehors une panthère des neiges ou un loup arctique. Alors, pour ces pensionnaires des parcs zoologiques venus des pays froids, animaliers et soignants se mettent en quatre pour rendre la chaleur moins pénible.
Il fait chaud au parc zoologique de Saint-Martin-la-Plaine dans la Loire. Très chaud même puisque les températures y tutoient les 36-38 degrés.
Tandis que des grappes de touristes s'échinent à s'aventurer le visage cramoisi, dans les allées du zoo, les bêtes - qui, c'est bien connu, ne sont "pas folles" - ne mettent pas un museau dehors, tapies dans l'ombre de leur enclos.
"Les animaux qui viennent des pays froids vont spontanément chercher l'ombre, ne pas s'exciter, rester cachés des visiteurs", explique Pierre Thivillon, fondateur et patron du parc depuis 43 ans.
"Nous essayons de favoriser le bien-être des animaux mais quand on a des températures comme la nuit dernière (de mercredi à jeudi, ndlr) à 23-24 degrés, c'est très difficile de dire qu'ils sont bien. Alors nous arrosons. Nous mettons des nourritures fraîches. Nous faisons des courants d'air dans tous les bâtiments. Et évidemment nous donnons à boire, mais tout cela ne peut pas nous garantir du bien-être", résume M. Thivillon, un rien fataliste.
"Quand on est dans des extrêmes, chaud ou froid, c'est toujours très difficile", ajoute-t-il.
Dans le zoo de Saint-Martin-la-Plaine comme ailleurs en France, les animaliers font assaut d'imagination pour essayer de faire supporter des températures anormalement élevées qui bousculent les organismes.
- Gadgets? -
"Certains animaux comme les pandas roux, les rennes et les élans sont plus sensibles. Nous leur créons tous les jours des +glaces+ avec des fruits dans des glaçons. Nous sommes en train d?installer des brumisateurs sur les espèces fragiles, d'aménager des zones d'ombre additionnelles pour les girafes", souligne Pascal Damois, directeur associé du parc animalier d'Auvergne, dans le sud du Puy-de-Dôme.
Au zoo de Jurques en Normandie, où le thermomètre frôle ces derniers jours les 36/37 degrés, les soigneurs ont eu l'idée de distribuer aux animaux des glaces au sang, aux poussins ou aux poissons.
Un gadget? Dorothée Ordonneau, vétérinaire du zoo Cerza à Hermival-les-Vaux (Calvados), n'est pas loin de le penser.
"Je pense que c'est un peu plus médiatique qu'autre chose. Ca a peu d'impact sur la façon dont les animaux vont tolérer la canicule", note la vétérinaire.
"Ce n'est pas parce que nous mangeons une glace qu'on va dire que la journée était belle! Tout ça, c'est pour essayer de leur apporter du bien-être", tranche Pierre Thivillon avant d'aller observer l'enclos des ours malais, où Saï, un beau mâle d'une dizaine d'années, se frotte la tête, avec un plaisir non dissimulé, sur un bloc de glace où se trouve un morceau de viande.
"Ces animaux ont la possibilité d'avoir une fourrure plus ou moins épaisse en fonction de la température. Il est certain que coller ici brusquement un ours qui serait habitué à vivre au froid, ça ne serait pas bien. Mais ici, par exemple, les loups ont perdu leurs poils d'hiver qui sont déjà beaucoup moins denses et chauds que s'ils vivaient au Canada", poursuit M. Thivillon qui aurait plutôt tendance à s'inquiéter des conséquences de la chaleur sur la végétation de son zoo.
Au final, la canicule pèserait davantage sur les hommes qui s'occupent des animaux que sur les bêtes elles-mêmes.
"C'est plus pour les soigneurs que c'est dur, car c'est un métier physique et il faut travailler avec la chaleur", glisse Dorothée Ordonneau du zoo Cerza.
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