Avignon attend de pied ferme la foule des festivaliers: la crise des intermittents qui avait perturbé l'édition 2014 s'est apaisée et la programmation est copieuse, avec des vedettes comme Thomas Ostermeier et Angelin Preljocaj et beaucoup de nouveaux venus.
Quelques jalons parmi les 40 propositions de l'édition 2015 qui ouvre le 4 juillet:
Locomotives
A tout seigneur tout honneur: Olivier Py, directeur depuis l'an dernier, ouvre les festivités dans la Cour d'honneur avec "Le Roi Lear" de Shakespeare (4 au 13 juillet). Cela fait 30 ans qu'il rêve de monter "la pièce absolue". Il l'a retraduite en vers libres pour avoir "un texte au galop". Il s'appuie sur son acteur fétiche, Philippe Girard.
Le chorégraphe Angelin Preljocaj prend sa suite, du 17 au 25 juillet, avec "Retour à Berratham", à partir d'un texte glaçant de l'écrivain Laurent Mauvignier sur le retour au pays d'un jeune homme après la guerre. Sur scène, 3 comédiens et 11 danseurs chercheront à traduire "l'onde vibratoire de la guerre qui perdure dans les corps", explique le chorégraphe.
L'Allemand Thomas Ostermeier installe à l'Opéra théâtre son décor inspiré du "Globe" de Shakespeare pour "Richard III". Le directeur de la Schaubühne de Berlin tient l'affiche pour un record de 11 représentations (6-18 juillet) avec un très grand acteur dans le rôle titre, Lars Eidinger.
Citoyen
Tous les midis, des citoyens d'Avignon, jeunes et vieux, joueront "La République de Platon", feuilleton philosophique d'Alain Badiou dans le jardin Ceccano, sous la houlette des acteurs et metteurs en scène Valérie Dréville, Didier Galas et Grégoire Ingold.
Marathon
Le grand metteur en scène polonais Krystian Lupa, qui n'était jamais venu à Avignon, propose une plongée de 4H20 dans l'univers de l'écrivain autrichien Thomas Bernhardt, avec "Des arbres à abattre", charge rageuse contre les milieux culturels autrichiens (4-8 juillet).
Découvertes
40 des 47 artistes invités cette année au festival n'y sont jamais venus. Parmi eux, de tout jeunes metteurs en scène, Jonathan Châtel ("Andreas", d'après "Le chemin de Damas" d'August Strindberg), Samuel Achache ("La Fugue", pièce musicale) et Benjamin Porée ("La Trilogie du Revoir3", de Botho Strauss) qui pourraient créer l'événement.
La première pièce estonienne au festival d'Avignon, "Ma femme m'a fait une scène et a effacé toutes nos photos de vacances", titille la curiosité. Ene-Liis Semper (34 ans) et Tiit Ojasoo (26 ans), du collectif N°99, ne manquent pas d'humour: ils numérotent leurs pièces de 99 à zéro et prévoient de s'autodissoudre en 2025.
L'Egyptien Ahmed el Attar aime jouer avec les titres: "The last supper" peut être traduit en français par "La Cène". De l'oeuvre de Léonard de Vinci, reste le décor: une grande table et 13 convives: les membres d'une famille bourgeoise cairote réunie peu après le Printemps arabe.
Buenos Aires
Trois Argentins tiennent l'affiche: Sergio Boris, avec "El syndrome" (des élèves en théâtre sont pris d'un mal inconnu à leur arrivée à Buenos Aires), Claudio Tocalchir, avec "Dinamo" (trois personnages en panne cherchent à rebondir), et Mariano Pensotti, avec "Cuando vuelvo a casa, voy a ser otro" (quatre personnages remontent le cours de leur passé à travers des objets ressurgis).
Pépites
Le formidable acteur Olivier Martin-Salvan met son talent burlesque au service d'"Ubu", d'après la pièce de Jarry, un spectacle itinérant à attraper sur la route, dans les quartiers et villages autour d'Avignon, du 7 au 23 juillet.
Le texte brûlant de Kamel Daoud sur la figure de "l'Arabe" tué par Meursault, dans l'Etranger de Camus, est adapté à la scène par Philippe Berling, du 21 au 25 juillet.
Ceinture
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.