La grève des aiguilleurs du ciel français n'aura pas lieu. Le préavis posé jeudi et vendredi, au moment des premiers départs en vacances, a été levé in extremis mercredi par le premier syndicat de la profession.
En début d'après-midi, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) s'apprêtait à communiquer aux compagnies le nombre de vols qu'elle souhaitait voir annuler préventivement, quand la nouvelle est tombée.
"Suite à une ultime séance de négociation", le SNCTA (49,8% des voix parmi les 4.000 aiguilleurs), a finalement levé son préavis.
Sur tous les sujets de mécontentement (budget de la navigation arienne, refonte des primes de la fonction publique, prime de productivité, conditions de départ à la retraite, etc.), "on est loin d'avoir tout obtenu, on est à mi-chemin de nos revendications", a commenté auprès de l'AFP Roger Rousseau, secrétaire national du SNCTA.
Cependant, étant donné "l'impact" qu'aurait subi les vacanciers, "on a fait le choix de lever le préavis", a justifié le porte-parole.
Pour désamorcer un conflit coûteux à la veille des vacances d'été, des négociations avaient été entamées dès vendredi avec les autorités aériennes.
Mardi, les négociations avaient été "rompues", le SNCTA estimant que le gouvernement avait fait "le choix du bras de fer". Avant de reprendre discrètement mercredi matin.
Le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies s'est félicité dans un communiqué "qu'un accord ait pu être trouvé sur la base des propositions du gouvernement", sans préciser la teneur des derniers échanges.
- Une prime en négociation -
Le n?ud des discussions portait sur la création d'une prime pour les contrôleurs participant pendant 10 mois à une expérimentation d'organisation du travail plus productive, afin de répondre aux pics de trafic, l'été notamment.
Sur ce point, "il y aura une négociation ultérieure" sur un "complément" aux 2.500 euros promis mardi par le gouvernement, selon M. Rousseau. "Ils s'engagent à étudier un complément à l'issue de la première phase d'expérimentation, si les objectifs de productivité sont atteints", dit le délégué.
Le SNCTA affirme avoir également obtenu "l'engagement que les corps techniques de la DGAC seraient exclus" de la refonte du système de prime de la fonction publique, qui selon tous les syndicats devait léser le pouvoir d'achat des contrôleurs. Pour cette raison, FO (non représentatif) avait également déposé un préavis jeudi et vendredi.
Le dépôt de préavis est traditionnellement une puissante arme de négociation à la DGAC. L'Usac-CGT, l'Unsa et le Spac-CFDT avaient également déposé des préavis pour cette semaine avant de les lever le 26 juin.
Sur la question du budget de la navigation aérienne, le syndicat affirme avoir obtenu la création d'un comité chargé de surveiller les statistiques du trafic. Il permettra de "revoir" le taux de la redevance acquittée par les compagnies "en cas d'évolution du trafic", afin de "sécuriser" les moyens, précise M. Rousseau.
Enfin, le syndicat dit avoir reçu l'assurance qu'une circulaire sera "rédigée pour préciser les âges de départ en retraite des contrôleurs" (dont l'âge limite est progressivement reculé de 57 à 59 ans) afin de mettre fin à des situations "contradictoires".
Le SNCTA avait mené en avril une grève de deux jours sur un motif différent, conduisant à l'annulation de 1.300 vols en France. Le mouvement social avait coûté 20 millions d'euros au transport aérien français, selon la Fédération de l'aviation marchande.
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