Le 28 octobre 2011, à Bosc-le-Hard près de Neufchâtel-en-Bray, une mère de famille sort de chez elle pour aller nourrir ses animaux. De retour dans le garage, elle se retrouve face à un homme cagoulé, un pistolet à la main. Elle croit d'abord à une farce de son frère. Mais l'homme est fébrile et lui demande si son mari est bien banquier. Elle comprend que ce n'est pas un jeu. Il prend une cordelette et commence à lui attacher les mains. Elle est rejointe par ses trois enfants, apeurés.
Géolocalisation
Ils sont tous les quatre conduits dans la maison, l'agresseur se munit d'une serviette de bain pour couvrir le visage de sa victime. Elle est emmenée dans son véhicule, les trois enfants sont enfermés dans la maison. L'aîné de la fratrie parvient à contacter sa grand-mère via Skype, l'alerte est donnée. Des gendarmes se rendent sur les lieux pour recueillir le témoignage des enfants. Dans le même temps, le mari de la victime est contacté par le kidnappeur à l'aide du téléphone de sa femme. Il souhaite se voir remettre les fonds disponibles dans l'agence de la Caisse d’épargne de Pont-Saint-Pierre, dont il est le directeur. L'argent doit être remis au niveau de la côte Jacques Anquetil, située à La Neuville-Chant-d'Oisel. Au téléphone, le mari reconnaît la voix de l'un de ses clients. Il avertit les gendarmes. Ces derniers, grâce aux nombreux échanges téléphoniques, parviennent à géolocaliser le téléphone de la victime et ainsi à identifier le lieu de la détention. Une reconnaissance de la zone permet de confirmer la présence du suspect et de sa victime sur les lieux. L'assaut est donné, trente hommes du Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale libèrent la victime.
L'intention de libérer ?
LE suspect est placé en garde à vue et entendu. Il reconnaît spontanément les faits, expliquant avoir préparé cet enlèvement. Grâce à des filatures et des recherches sur internet, il identifie la maison et les habitudes du couple. Cependant, il dit ignorer la présence d'enfants. "J'avais jamais vu les enfants, pour moi ils n'en avaient pas." Le conseil de la partie civile n'y croit pas, "il prévoit tout avec précision et il n'aurait pas vérifié la présence d'enfants ?" Pour l'avocat du prévenu, les faits commis méritent une qualification correctionnelle. "S'il y avait mis fin après que le négociateur soit entré en contact, nous serions devant un tribunal correctionnel et non aux assises." "Il n'y a que des éléments qui permettent de penser qu'il va la libérer."
La qualification criminelle est retenue par la cour, elle juge le prévenu coupable des faits et le condamne à neuf ans de prison ferme.
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