Le vice-Premier ministre grec Ioannis Dragasakis a déclaré mardi sur la télévision publique ERT que la Grèce avait demandé au FMI un report du remboursement de quelque 1,5 milliard d'euros dus d'ici 22h00 GMT au Fonds monétaire international (FMI).
"Nous avons déposé au FMI une demande afin qu'il prenne l'initiative de reporter le paiement au mois de novembre", a indiqué M. Dragasakis, ce qui permettrait à la Grèce d'éviter de faire défaut sur sa dette vis-à-vis de l'institution de Washington et d'aggraver une situation financière déjà critique.
La Grèce utilise ainsi une disposition de la charte du FMI qui permet "à la demande d'un Etat-membre" et sans vote de "reporter" la date d'un remboursement dans la limite de 3 à 5 ans, qui correspond à la durée de vie de ses prêts.
Cette possibilité a été utilisée à deux reprises dans l'histoire du FMI, à chaque fois en 1992 et pour deux pays pauvres: le Nicaragua et le Guyana, l'ex-Guyane britannique.
Le pays échapperait ainsi une situation exceptionnelle et peu reluisante: devenir le premier pays industrialisé à faire défaut vis-à-vis du FMI, ce qui aurait pour conséquence de le priver aussitôt d'accès aux ressources de l?institution.
De son côté, le FMI éviterait d'entacher sa réputation et la crédibilité de ses futurs plans d'aide.
La rupture, la semaine dernière, des négociations entre la Grèce et ses créanciers sur la poursuite du financement du pays avait réduit à néant tout espoir que la Grèce rembourse cette somme qu'elle n'a pas en caisse. "Comment payer le FMI alors que les banques ont été menées à l'asphyxie?", avait tranché lundi le Premier ministre Alexis Tsipras.
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