Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, a annoncé officiellement mardi la contribution très attendue de son pays à la réduction des émissions de CO2 dans la perspective de la conférence mondiale sur le climat (COP21) que la France accueillera fin 2015, fixant le pic des émissions "autour de 2030" lors d'une visite à l'Elysée, a indiqué la délégation chinoise.
Premier pollueur mondial avec 25% des rejets de gaz à effet de serre, la Chine se fixe pour objectif d'"atteindre le pic de ses émissions de CO2 autour de 2030 tout en s'efforçant de l'atteindre au plus tôt", a-t-elle indiqué dans un communiqué alors que Li Keqiang s'entretenait avec le président français à l'Elysée.
François Hollande a "salué" cette annonce, estimant qu'elle "confirm(ait) l'engagement de la Chine à construire une +civilisation écologique+", selon l'entourage du président français.
Il a par ailleurs "remercié (Li Keqiang) d'avoir veillé à ce que cette annonce intervienne depuis Paris, en signe de soutien et de confiance dans le succès de la COP21", a-t-on précisé de même source.
La contribution chinoise était d'autant plus attendue qu'elle pourrait avoir un effet d'entraînement sur un autre grand pays pollueur, l'Inde.
Selon sa délégation, la Chine entend aussi "baisser (son) intensité carbonique de 60%-65% par rapport à 2005" et "porter la part de (ses) énergies non fossiles dans la consommation énergétique primaire à environ 20%".
Toujours selon la délégation chinoise à Paris, elle projette d'"augmenter (son) stock forestier d'environ 4,5 milliards de mètres cube par rapport à 2005".
"Le Chine déploie le maximum d'efforts pour lutter contre les changements climatiques" et "assume sa responsabilité pour participer en profondeur à la gouvernance mondiale et promouvoir le développement partagé de l'humanité", a souligné Li Keqiang, cité dans le communiqué.
Le Premier ministre chinois a également assuré le chef de l'Etat français de sa volonté de parvenir en décembre à Paris à "un accord global, équilibré et ambitieux" de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En novembre, lors d'une annonce commune avec les Etats-Unis, la Chine s'était déjà fixé pour objectif un pic de ses émissions de gaz à effet de serre "autour de 2030".
Mais des voix s'étaient élevées pour déplorer l'expression "autour de 2030" qui permettrait à Pékin de continuer d'accroître ses émissions pendant 16 ou 17 ans, voire davantage.
Début avril, Nicolas Hulot, l'envoyé spécial du président français pour la protection de la planète, avait lui-même affirmé qu'il ne pouvait "pas croire" que la Chine et les Etats-Unis "en rester(aient) là" dans leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, jugeant l'engagement de Pékin "totalement insuffisant".
Les Etats-Unis, 2e plus gros émetteur derrière la Chine, ont de leur côté confirmé mardi leur engagement, pris en novembre, d'une baisse de 26% à 28% entre 2005 et 2025.
Début mars, l'Union européenne (12% des émissions) a été la première à officiellement transmettre son plan pour après 2020 (baisse de 40% des gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990).
L'accord universel attendu à Paris doit prendre le relais du protocole de Kyoto à partir de 2020 pour limiter le réchauffement mondial à 2°, seuil au-delà duquel les experts prévoient des impacts dévastateurs pour la planète.
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