Le virus Ebola est réapparu au Liberia plus de trois mois après le dernier cas connu dans le pays, un nouveau revers dans la lutte contre l'épidémie qui a regagné du terrain en Guinée et en Sierra Leone voisines.
Le vice-ministre de la Santé Tolbert Nyensuah a annoncé mardi à la radio que ce nouveau cas, testé positif au virus, était décédé, assurant que tous ses contacts avaient été identifiés et isolés, sans donner de nombre.
"Nous enquêtons pour déterminer l'origine de ce nouveau cas. Nous demandons aux Libériens et à toutes les personnes vivant au Liberia de continuer de prendre des mesures préventives", a poursuivi M. Nyensuah.
Il a précisé à l'AFP que la victime, un adolescent de 17 ans, était décédée dans un village proche de l'aéroport international, à l'est de la capitale, Monrovia.
"Le Liberia a maintenant la capacité de maîtriser ce nouveau cas mais restera vulnérable tant que nous n'aurons pas atteint zéro cas d'Ebola dans la région", a souligné la Mission de l'ONU contre Ebola (UNMEER) sur son compte Twitter, en référence à la Sierra Leone et la Guinée.
"Le corps a été enterré de manière sécurisée" afin d'éviter toute contamination, a assuré à Genève le porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tarik Jasarevic, estimant que ce cas "montre que le système de surveillance fonctionne".
Cette résurgence se produit alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon venait de féliciter la présidente Ellen Johnson Sirleaf d'avoir amené le Liberia à zéro cas, ainsi que ses efforts pour maintenir la vigilance, selon un communiqué publié lundi par la présidence.
"Je félicite le Liberia d'avoir été déclaré exempt d'Ebola. C'est une grande récompense pour votre autorité personnelle pour unir le pays, et pour la détermination et la résilience du peuple libérien", lui a écrit M. Ban dans une lettre, citée dans le communiqué.
- 'Répéter les erreurs du passé' -
Le Liberia, le pays le plus touché avec quelque 4.800 morts, a été officiellement déclaré par l'OMS débarrassé du virus le 9 mai, soit 42 jours - deux fois la durée maximale d'incubation - après l'enterrement du dernier cas connu.
A la suite de cette annonce, le pays avait été de nouveau autorisé le 22 mai par la Confédération africaine de football (CAF) à accueillir des rencontres internationales.
Après une nette décrue depuis le début de l'année dans les trois pays, l'épidémie est repartie à la hausse en Guinée et en Sierra Leone en mai, en raison notamment de la persistance du non-respect des consignes sanitaires.
Le virus a de nouveau été signalé depuis la mi-juin à Freetown, la capitale sierra-léonaise, qui espérait en être débarrassée après trois semaines sans nouveau cas.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF), en pointe dans la lutte contre l'épidémie, a récemment déploré que les leçons n'aient toujours pas été apprises, plus d'un an après, en particulier concernant l'approche des populations.
"On fait encore les mêmes erreurs que dans le passé, notamment par rapport au fait d'arriver dans des communautés avec nos kits de protection personnelle, des ambulances, et toujours des communautés qui ne sont pas informées sur ce qu'est Ebola", a déclaré la présidente de MSF Joanne Liu à l'AFP à Dakar le 13 juin.
L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du Sud guinéen, a fait depuis plus de 11.200 morts pour quelque 27.500 cas, un bilan sous-évalué, de l'aveu même de l'OMS.
Plus de 99% des victimes se concentrent dans ces trois pays voisins.
A ce bilan déjà lourd s'ajoute la surmortalité de pathologies classiques, le virus ayant ravagé des systèmes de santé déjà très faibles.
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