Angela Merkel, inflexible sur les efforts demandés à Athènes, a lié lundi le référendum prévu dimanche en Grèce au maintien du pays dans l'euro, proposant d'en attendre l'issue avant une éventuelle poursuite des négociations.
"Si après le référendum le gouvernement grec demandait à reprendre les négociations, naturellement nous ne nous y opposerions pas", a déclaré la chancelière allemande lors d'une conférence de presse à Berlin. Le référendum "est évidemment lié au maintien dans l'euro", a-t-elle dit, tout en prenant soin de ne pas donner de consigne de vote "aux citoyens grecs responsables".
Mais son ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, lors du même point presse, a exprimé plus directement la position de Berlin, martelant que la question posée lors du référendum était "oui ou non au maintien dans la zone euro". Le gouvernement grec "doit le dire clairement à ses citoyens", a-t-il plaidé, se plaçant sur la même ligne que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ou le président français François Hollande.
La chancelière a réaffirmé lundi les principes et règles qui selon elle régissent l'Europe, à savoir un équilibre entre "solidarité" entre pays européens et "efforts" de ceux qui en bénéficient, soit le principe qui guide son action depuis le début de la crise.
Mme Merkel et M. Gabriel, qui se sont entretenus pendant plus d'une heure à la chancellerie avec les chefs des partis et des groupes parlementaires allemands, ont souligné que les propositions mises sur la table en fin de semaine dernière par les institutions (FMI, BCE, Commission européenne) avec lesquelles Athènes négociait un nouveau renflouement, restaient la base de futures négociations éventuelles.
La dirigeante allemande s'est aussi efforcée de rassurer sur les risques économiques d'une sortie de la Grèce de l'euro pour le reste de l'Union européenne. L'Europe est "plus robuste" qu'il y a encore quelques années, et "peut mieux gérer ce genre de situations", a déclaré la chancelière, qui a réaffirmé son engagement pour la construction européenne.
"Si l'euro échoue, l'Europe échoue", a-t-elle déclaré dans la matinée devant des représentants de son parti conservateur à Berlin, dans sa première prise de parole publique après l'échec samedi d'énièmes négociations entre la Grèce et ses créanciers.
La phrase était un classique de ses discours au plus fort de la crise de la dette en 2011 et 2012 mais qui avait disparu de sa rhétorique ces derniers mois.
Mme Merkel s'est activée ces dernières semaines à la recherche d'une solution en cherchant le dialogue avec son homologue grec Alexis Tsipras, souvent en tandem avec M. Hollande.
Un débat sur la Grèce est prévu mercredi matin au Bundestag, chambre basse du parlement allemand, au cours duquel Mme Merkel, M. Gabriel et le ministre des Finances Wolfgang Schäuble s'adresseront aux députés.
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