Dans une conversation à bâtons rompus, au restaurant Chez Philippe, Jean-Claude Rufin a donné quelques clés à propos de son dernier roman Check-point.
Il y a deux ans, Jean-Christophe Rufin s'est rendu à Sarajevo pour le vingtième anniversaire de la guerre des Balkans. A cette occasion, des souvenirs de cette époque ont ressurgi dans sa mémoire. Et c'est au retour de cette commémoration qu'il a écrit Le collier rouge, et, dans la foulée, Check-point.
Mais les Balkans ne sont qu'un décor. Ce qui l'intéresse, ce sont les personnages, leur évolution, la découverte qu'ils font d'eux mêmes, dans ce huis-clos que constituent les cabines des camions. "Les personnages, je les connais, je pourrais presque les nommer, avoue-t-il. Je les ai rencontrés. Je montre les humanitaires tel qu'ils sont. Et non tel qu'on les imagine."
S'engager ou pas, telle est la question.
Il s'agit d'un thriller, un thriller aux relents de Salaire de la peur, le roman de Georges Arnaud, mais d'un thriller qui pose des questions. Jusqu'à quel point peut-on rester neutre face à un conflit et ses victimes ? (Situation pour laquelle Jean-Christophe Rufin a inventé le terme de "suissitude" ...). A quel moment franchit-on notre check-point moral pour s'engager ? Car "l'humanitaire n'est qu'une réponse, précise-t-il. Elle s'associe à une réponse diplomatique, politique et militaire."
"J'écris des livres comme des scenarii, explique-t-il encore. Je découpe l'histoire en scènes, que je visualise au moment de l'écriture." Il ne serait pas étonnant que cette oeuvre soit adaptée à l'écran, grand ou petit.
Check-point est un roman âpre et dense, aux personnages emportés par le souffle de l'Histoire, laquelle "est le territoire de la guerre", écrit-il, cette Histoire qui change la géographie.
C'est puissant comme du Kessel.
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