Les banques grecques sont restées fermées lundi, première journée de contrôle de capitaux décrétée par la Grèce au bord du gouffre financier, une décision qui a déstabilisé les bourses mondiales sans toutefois les faire paniquer.
Les places européennes ont accusé le coup dès l'ouverture, chutant autour de 4% à Francfort et Paris avant de se redresser un peu, tandis que celle de Londres baissait d'environ 2%. La bourse d'Athènes s'est mise à l'abri des secousses en fermant pour une semaine, à l'exemple des banques du pays.
Les marchés asiatiques, de Tokyo à Hong Kong avaient donné le ton en reculant fortement, plombés par les craintes de voir Athènes sortir de la zone euro.
Autre signe inquiétant: les taux d'emprunt des pays du sud de la zone euro, notamment l'Espagne et l'Italie, se tendaient fortement à l'ouverture sur le marché de la dette, celui de l'Espagne montant par exemple à 2,720% contre 2,150% vendredi.
Le gouvernement grec d'Alexis Tsipras a décidé dimanche de verrouiller son secteur financier pour le préserver d'un effondrement alors que les distributeurs de billets sont pratiquement à sec.
Les banques resteront fermées jusqu'au 7 juillet, surlendemain du référendum prévu sur les négociations avec les créanciers du pays.
Ce référendum, bien que le gouvernement grec condamne cette interprétation, prend désormais le caractère d'une consultation sur le maintien ou non dans la zone euro.
Malgré l'échec de toutes les récentes négociations, les portes ne semblaient pas définitivement fermées lundi à une reprise des discussions.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a estimé ainsi qu'il subsistait encore "des marges pour la négociation et annoncé pour la mi-journée de nouvelles "propositions" de Bruxelles.
Le président français François Hollande a parlé lundi d'un "choix souverain" des Grecs sur la question de l'euro. Il a "déploré" la rupture par Athènes des négociations, mais a ajouté que son pays restait "toujours disponible pour qu'aujourd'hui le dialogue puisse reprendre".
- Touristes préservés -
En Grèce, les retraits aux guichets automatiques seront limités jusqu'au 6 juillet inclus à 60 euros par jour, selon un arrêté publié dans la nuit de dimanche à lundi. Le texte, signé par le président de la République Prokopis Pavlopoulos et Alexis Tsipras, fait état "du caractère d'extrême urgence et de la nécessité imprévue de protéger le système financier grec et l'économie".
Les touristes séjournant en Grèce -- le tourisme restant un moteur vital de l'économie -- et toute personne possédant une carte de crédit d'un pays étranger, ne sont pas concernés par la limitation des retraits, a indiqué le gouvernement.
Les Grecs, eux, ne cachaient pas leur inquiétude face à ce saut dans l'inconnu: "Demain c'est le jour de la paye. Mais maintenant les banques sont fermées et le patron n'a pas d'argentComment on va faire? Il faut qu'on paie nos factures", s'alarmait Sofia Chronopoulos, vendeuse de tissus athénienne.
Dans une intervention dimanche soir à la télévision Alexis Tsipras avait invité la population à garder son sang-froid, assurant d'un ton ferme que "les dépôts des citoyens dans les banques grecques sont absolument garantis", tout comme le versement des salaires et des retraites.
Tous les ambassadeurs européens à Athènes, mais aussi russe, chinois, américain et israélien devaient être reçus lundi au ministère grec des Affaires étrangères pour être informés de la situation.
M. Tsipras a estimé que c'est le refus des ministres des Finances de la zone euro de prolonger la programme d'assistance à son pays au-delà du 30 juin qui a contraint le pays à un contrôle des capitaux inédit.
Ce programme expire donc mardi, jour où la Grèce risque par ailleurs le défaut de paiement car il est peu probable qu'elle dispose de la somme de 1,5 milliard d'euros due au FMI à cette date.
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