Les marchés financiers, Bourses européennes et asiatiques en tête, étaient plombés lundi par les craintes de voir la Grèce sortir de la zone euro alors que le pays tente de préserver son système financier après l'échec des discussions avec ses créanciers.
Les marchés européens subissaient de plein fouet la dégradation de la situation en Grèce.
Vers 09H30 (07H30 GMT), la Bourse de Francfort perdait 4,23%, Paris 4,00%, Londres 2,15%, Madrid 4,38% et Milan 4,33%.
L'euro faiblissait mais sans excès à 1,1081 dollar, après être passé sous les 1,10 dollar dans les échanges asiatiques, contre 1,1160 dollar en fin de semaine dernière à New York.
Le marché de la dette traversait également une zone de turbulences. Le taux d'emprunt à 10 ans de la Grèce bondissait à 14,574%, au plus haut depuis fin 2012 (contre 10,845% vendredi à la clôture).
Dans la foulée, les dettes des pays du sud de la zone euro souffraient. Le taux de l'Espagne progressait à 2,317% (contre 2,110%) tout comme celui de l'Italie à 2,150% (contre 2,350%).
"Le papillon grec semble sur le point de causer une tempête sur les marchés financiers", résume Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Les marchés voulaient pourtant croire jusqu'à présent à une issue positive, comme le montrait la progression des indices la semaine dernière.
"Les marchés pensaient qu'un accord était possible () donc ils réagissent", a commenté lundi le ministre français des Finances Michel Sapin.
Les négociations entre Athènes et ses créanciers ont spectaculairement échoué samedi soir, laissant présager que la Grèce fera défaut de paiement cette semaine et risque de se retrouver éjectée de la zone euro à terme.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a provoqué la stupeur dans la nuit de vendredi et à samedi avec l'annonce d'un référendum sur les exigences de ses créanciers, prévu le 5 juillet, après cinq mois de négociations avec l'UE, la BCE et le FMI.
Le plan d'aide au pays va donc s'achever mardi 30 juin et la Grèce ne devrait pas être en mesure de rembourser une échéance de 1,5 milliard d'euros au FMI le même jour, augmentant la perspective du défaut de paiement et possiblement d'une sortie de la Grèce de la zone euro.
Dans la foulée, la Grèce a annoncé la fermeture des banques jusqu'au 6 juillet et l'instauration d'un contrôle des capitaux. La Bourse d'Athènes restera quant à elle fermée jusqu'au 7 juillet.
De leur côté, les responsables européens se sont voulus rassurants et ont estimé que la zone euro pourrait surmonter une sortie de la Grèce.
Les espoirs d'un accord de dernière minute n'ont toutefois pas entièrement disparu notamment parce que la Banque centrale européenne (BCE) a donné un répit à la Grèce en maintenant intact le plafond de fourniture de liquidités d'urgence aux banques grecques (prêts ELA), alors que beaucoup craignaient qu'elle ne leur coupe les vivres.
- 'Des propositions ce midi' -
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, "fera des propositions ce midi" pour tenter d'éviter la sortie de la Grèce de la zone euro, a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. Et le ministre français des Finances Michel Sapin a assuré que la négociation "peut reprendre à tout moment".
Certains analystes, comme ceux de la banque suédois Nordea, estiment pour leur part que la possibilité d'un "Grexit" est prématurée, même si "l'horizon s'est encore assombri".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.