Solidays, festival qui mêle musique et sensibilisation sur le sida depuis 1999, a amélioré son record de fréquentation cette année avec plus de 180.000 spectateurs en trois jours et souhaiterait grandir l'année prochaine en développant encore son côté militant.
Le rideau tombait dimanche soir sur la 17e édition, avec à l'affiche de cette dernière soirée Lilly Wood & The Prick, Zebda, Yelle, Moriarty et Vianney sur l'hippodrome de Longchamp, dans le Bois de Boulogne, écrasé par la chaleur.
Sans attendre les dernières notes de musique, l'association Solidarité Sida, qui organise le festival, a annoncé que le record de fréquentation de l'an dernier (175.000 spectateurs) avait été amélioré avec plus de 180.000 billets vendus. Une progression notamment due au succès des "billets nuit", moins chers, qui donnent accès aux concerts à partir de 23H00.
La manifestation, où se côtoient concerts et débats animés par des personnalités (comme Bill Gates vendredi), devrait dégager un bénéfice de "plus de 2,6 millions d'euros", contre 2,4 millions d'euros en 2014, a estimé Luc Barruet, fondateur-directeur de Solidarité Sida.
L'an dernier, le bénéfice collecté avait permis de financer des programmes de "prévention des risques de contamination au VIH, d'accès au dépistage ou de prise en charge médicale ou psychologique dans plus de 20 pays", selon Solidarité Sida.
Les organisateurs ont précisé que l'édition 2015 s'était déroulée dans des "conditions de sécurité renforcées" en raison de l'attentat de vendredi en Isère mais sans incident.
En raison de cette actualité, la ministre de la Justice Christiane Taubira, attendue samedi dans le forum de discussion, n'a pas fait le déplacement.
- Programmation pointue -
Ce qui n'a pas empêché le festival d'accueillir nombre de responsables politiques en cette année électorale: Anne Hidalgo, Claude Bartolone, Jean-Paul Huchon, François Bayrou, Valérie Pécresse, le ministre chargé de la Jeunesse Patrick Kanner, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Harlem Désir.
Musicalement, le festival s'est offert une programmation plus pointue avec éclectisme et énergie en leitmotiv, alliant scène française (IAM, The Do, Izïa, Yael Naim, Madeon, Rone, The Avener, Vianney) et quelques pointures internationales (Die Antwoord, Paul Kalkbrenner, Angus & Julia Stone, Caribou).
Pour la 18e édition, en 2016, Solidays retrouvera bien l'hippodrome de Longchamp malgré des travaux prévus au niveau des tribunes de l'hippodrome, a assuré Luc Barruet.
L'association espère pouvoir encore "pousser les murs" l'an prochain, "pas pour rajouter des scènes (il y en a cinq cette année pour 80 concerts, ndlr), mais pour ajouter des espaces de sensibilisation", a ajouté le directeur de Solidarité Sida.
Même si les festivals n'ont jamais attiré autant de monde en France, leur santé économique "n'a jamais été aussi fragile", selon lui. Pour tirer leur épingle du jeu, ajoute-t-il, les festivals doivent se distinguer par "l'expérience" qu'ils proposent aux spectateurs au-delà de la seule musique: "Il faut donc nourrir le contenu", pour le patron de Solidays.
Outre la lutte contre le VIH, omniprésente pendant trois jours à l'image de la traditionnelle cérémonie organisée dimanche pour rendre hommage aux victimes, cette dernière journée regardait aussi du côté du cinéma.
Le réalisateur Yann Arthus-Bertrand est venu défendre son prochain film, "Human", qui sera présenté en avant-première en septembre aux Nations unies à New York. Les festivaliers pouvaient découvrir un large extrait de cette "fresque humaniste" dans un camion-cinéma installé sur le site.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.