Au moins cinq personnes sont mortes et 10 autres ont été blessées quand un homme s'est fait exploser samedi devant une léproserie en périphérie de la grande ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, ont annoncé dimanche les secours.
L'attentat-suicide a eu lieu vers 17H30 (16H30 GMT) samedi, quand un homme, qui tentait de pénétrer à l'intérieur de la léproserie de Molai, à 4 km environ de Maidugiri, capitale de l'Etat de Borno, s'est fait exploser devant le bâtiment, selon les secours et un témoin.
"Trois hommes se sont fait déposer par un véhicule de type SUV à proximité de l'hôpital", a rapporté Ibrahim Bulama, un habitant de ce quartier.
"Ils ont observé autour d'eux pendant un moment, ils tentaient visiblement de pénétrer dans l'hôpital, qui était surveillé par des miliciens () Tout à coup, les explosifs que transportait l'un d'entre eux se sont déclenchés. Les (deux) autres ont fui dans la confusion", a-t-il poursuivi.
"Cinq personnes ont été tués et dix autres ont été blessées près de la léproserie de Molai quand un kamikaze s'est fait exploser", a quant à lui déclaré à l'AFP Mohammed Kanar, le coordinateur régional de l'agence nigériane de secours (NEMA).
"Le kamikaze, qui voulait pénétrer dans l'hôpital, tentait de passer les contrôles de sécurité quand la bombe a été déclenchée", a-t-il également expliqué.
"Nous avons transporté les corps et les blessés à l'hôpital spécialisé" de Maiduguri, a ajouté M. Kanar.
Danlami Ajaokuta, membre d'une milice d'autodéfense qui épaule l'armée nigériane dans la lutte contre le groupe islamiste Boko Haram, a lui aussi confirmé l'attentat de la léproserie de Molai.
Selon M. Ajaokuta, un autre attentat-suicide, mené par deux femmes, a échoué samedi vers 16H30 (15H30 GMT) à Jakarna, un village situé à une quarantaine de km de Maiduguri. Seules les deux kamikazes ont péri.
"Les deux femmes kamikazes sont mortes quand les explosifs de l'une d'entre elles se sont déclenchés prématurément alors qu'elles attendaient le bus sur l'autoroute qui traverse Jakarna", a-t-il expliqué.
"Les habitants de ce village ont entendu une énorme explosion, et quand ils ont accouru ils ont trouvé (le corps de) l'une des kamikazes en morceaux alors que l'autre gisait, le visage face au sol (), ses explosifs encore intacts", a-t-il poursuivi.
Un incident similaire était survenu en mars, quand trois femmes kamikazes s'étaient fait exploser à un arrêt de bus dans cette région.
Depuis lors, "les chauffeurs de bus ne s'arrêtent plus pour prendre les femmes qui attendent le long de la route autour de Maiduguri", affirme M. Ajaokuta.
L'État de Borno est la région la plus durement touchée par l'insurrection islamiste de Boko Haram, qui, avec la répression des forces de sécurité, a fait plus de 15.000 morts depuis 2009.
Une opération armée lancée en février avec l'aide des pays voisins a permis au Nigeria de reprendre possession de la quasi-totalité des localités du nord-est contrôlées par le groupe islamiste. Mais les attentats n'ont pas cessé pour autant.
Au total, selon un décompte de l'AFP, plus de 250 personnes ont été tuées dans ces violences depuis le 29 mai, date de l'investiture du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, qui a fait de la lutte contre Boko Haram une de ses priorités.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.