Trois personnes sont mortes à Bujumbura dans la nuit de samedi à dimanche, durant une nouvelle nuit de tensions au Burundi à la veille d'élections législatives et communales contestées et boycottées par l'opposition, selon des témoins et une source militaire.
Deux civils ont été tués, l'un par balle par des policiers et l'autre dans l'explosion d'une grenade, ont affirmé leurs proches. Selon le porte-parole de l'armée, Gaspard Baratuza, la troisième victime est un soldat, tué accidentellement par un autre militaire lors d'une intervention dans une habitation victime d'une attaque à la grenade.
Les décès ont été enregistrés dans les quartiers périphériques de Jabe et Kanyosha, foyers de la contestation populaire qui secoue le Burundi depuis l'annonce de la candidature du chef de l'Etat Pierre Nkurunziza à la présidentielle qui suivra, le 15 juillet, ces premiers scrutins de lundi.
Dans ces deux quartiers, comme dans celui de Musaga, autre haut lieu de la protestation, des tirs nourris et des explosions de grenades - sept au moins - ont été entendus toute la nuit par les habitants.
Selon ses proches, Patrick Ndikumana, étudiant en génie civil de 28 ans, a été abattu à Jabe alors qu'il tentait de fuir des hommes en uniforme de police et en civil, qui ont ouvert le feu.
"C'était vers 22H00 (20H00 GMT), nous étions ici (devant la maison), nous faisions des rondes. Nous avons entendu des coups de feu, nous avons fui chacun de notre côté. Mon frère a fui par la rue. Un policier lui a tiré dessus", a expliqué à l'AFP Alex Ndayisaba, ingénieur de 35 ans, frère de la victime.
"Ils sont revenus l'achever" plus tard, a-t-il ajouté. "Son corps porte une trace de brûlure sur le torse et une plaie de baïonnette". A la morgue de l'hôpital militaire de Bujumbura, le corps de Patrick Ndikumana porte effectivement plusieurs blessures, cachées sous des pansements, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les habitants des quartiers périphériques de Bujumbura, où se sont concentrées depuis fin avril les manifestations anti-Nkurunziza, effectuent des patrouilles nocturnes, craignant des descentes de la police ou des jeunes du parti présidentiel CNDD-FDD.
Plus loin dans le quartier de Jabe reposait dimanche matin, sous un drap, le corps mutilé d'Abdul Prime Massoumbouko, électronicien de 40 ans. Son beau-frère, Amin Nsengiyumva, affirme que des inconnus ont lancé sur lui une grenade. Selon un journaliste de l'AFP, la nature des blessures laisse supposer que la victime manipulait l'engin quand il a explosé.
Les violences ont à nouveau gagné en intensité cette semaine au Burundi à l'approche des élections. Une série d'explosions de grenades ont fait au moins cinq morts et des dizaines de blessés.
Le pouvoir, qui a déjà légèrement reporté les scrutins, refuse de les déplacer de nouveau, malgré l'appel de la communauté internationale qui estime que les conditions ne sont pas remplies pour des élections crédibles.
Les violences qui ont accompagné la contestation anti-Nkurunziza ont fait au moins 70 morts depuis fin avril.
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