Des milliers de personnes ont assisté samedi au Koweït aux funérailles de 18 des 26 personnes tuées la veille dans un attentat suicide contre une mosquée fréquentée par des chiites, acte revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).
Les corps des huit autres victimes devaient rejoindre l'Irak samedi soir pour être enterrés dans la ville sainte chiite de Najaf, selon le ministre d'Etat aux Affaires du cabinet, cheikh Mohammad Moubarak Al-Sabah.
Deux des personnes tuées sont iraniennes, selon le ministère des Affaires étrangères.
Les funérailles se sont tenues dans un cimetière chiite dans une zone désertique à l'ouest de la capitale. Les corps des défunts étaient enveloppés dans des drapeaux koweïtiens et portés par des hommes chantant des slogans religieux.
Malgré la forte chaleur (45C°) de l'après-midi et le jeûne du ramadan, des milliers de personnes avaient fait le déplacement.
"Cette foule est la preuve que les criminels ont échoué dans leur objectif (de diviser le pays)", a déclaré le président du Parlement Marzouk al-Ghanem.
Le ministère de l'Intérieur avait plus tôt dans la journée indiqué dans un communiqué que 227 personnes avaient également été blessées dans l'attaque, l'une des pires à toucher le petit émirat pétrolier et la première à y viser une mosquée. Une quarantaine restent encore hospitalisés, d'après le ministère de la Santé.
Le kamikaze a pris pour cible la mosquée Al-Imam Al-Sadeq dans la capitale Koweït pendant la prière hebdomadaire.
Le ministère de l'Intérieur, qui avait fait état vendredi de l'arrestation de plusieurs suspects pour être interrogés, a indiqué samedi que le propriétaire de la voiture avec laquelle le kamikaze avait l'habitude de se rendre à la mosquée avait été interpellé. Le conducteur du véhicule, lui, est toujours recherché.
"En ce jour noir (), le Koweït a été réveillé par un attentat dont le principal but est de menacer l'unité nationale et la structure sociale du pays" majoritairement sunnite, écrit le quotidien al-Qabas. Le journal Al-Anbaa prête aussi au kamikaze la volonté "d'allumer le feu de la haine entre les Koweïtiens".
L'émir, le gouvernement, le Parlement, les partis politiques et les dignitaires religieux avaient estimé dès vendredi que cette attaque visait à attiser les dissensions confessionnelles dans cet émirat à majorité sunnite mais où les chiites représentent environ un tiers du 1,3 million de citoyens.
Le gouvernement avait déclaré samedi jour de deuil national et placé les forces de sécurité en alerte.
KPC, le conglomérat qui gère les ressources pétrolières d'un pays qui tire 90% de ses revenus de l'or noir, a assuré samedi avoir porté la sécurité de ses installations au niveau maximal.
La population pourra présenter ses condoléances pendant trois jours à partir de samedi dans la Grande Mosquée, le plus grand lieu de culte sunnite du pays, en geste de solidarité avec la communauté chiite.
Le groupe ultraradical sunnite EI, qui considère les chiites comme des hérétiques, a rapidement endossé la responsabilité l'attentat, le premier au Koweït mené par l'EI.
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