Les enquêteurs mobilisés sur l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) tentaient samedi d'élucider les nombreux points d'ombre entourant la décapitation de l'entrepreneur Hervé Cornara, tandis que l?État a tenté de rassurer les Français en se disant résolu à agir "sans trêve ni pause" contre le terrorisme.
L'auteur présumé de l'attentat, Yassin Salhi, son épouse et sa s?ur étaient toujours gardés à vue samedi après-midi. Dans les affaires de terrorisme, une garde à vue peut durer 96 heures.
Les investigations portent notamment sur "le mobile de l'auteur et (sur les) éventuelles complicités dont il aurait pu bénéficier", avait déclaré la veille le procureur de la République de Paris, François Molins.
L'autopsie de la victime, dont la dépouille décapitée a été retrouvée vendredi sur un site de gaz industriels du groupe américain Air Products, doit intervenir dans la journée.
Elle vise notamment à vérifier si la décapitation a été effectuée post-mortem, a indiqué une source proche du dossier.
- L'émotion prend le dessus -
À Saint-Quentin-Fallavier, mais aussi à Fontaines-sur-Saône, où résidait Hervé Cornara, l'émotion a pris le pas samedi, après la stupéfaction des premiers moments.
Une minute de silence a été observée par une centaine d'habitants réunis devant l'hôtel de ville de Saint-Quentin-Fallavier, avant que ne retentisse une vibrante Marseillaise.
Même émotion à Fontaines-sur-Saône, dont le maire a exprimé d'une voix tremblante sa solidarité avec la famille d'Hervé Cornara. "Nous sommes tous avec Hervé", a-t-il lancé, en rappelant l'engagement de la victime dans la vie associative de son quartier des Marronniers.
À Paris, un nouveau Conseil restreint a eu lieu en fin de matinée à l?Élysée, présidé par François Hollande et en présence du chef du gouvernement, Manuel Valls, qui a écourté sa visite en Amérique du Sud.
La société française, dont la résistance est "mise à l'épreuve" par ce nouvel attentat "ignoble" et "préoccupant", doit "être forte sur ses valeurs", a appelé Manuel Valls à son arrivée à Orly, assurant que son gouvernement réagirait "avec sang-froid".
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a affirmé que le gouvernement continuerait à agir "sans trêve ni pause" contre la menace terroriste et a mis en avant les moyens déployés par l?État dans ce combat, notamment depuis les attentats de janvier.
Au programme du Conseil restreint figuraient l'attentat en Isère et celui dans la station balnéaire tunisienne de Sousse, qui a fait 38 morts, dont de nombreux touristes, après qu'un étudiant tunisien se faisant passer pour un vacancier a ouvert le feu sur les clients de l'hôtel Riu Imperial Marhaba.
Selon le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, "aucune victime française" n'a été identifiée "à ce stade", mais l'incertitude demeure car pour l'heure, seulement dix victimes de l'attentat ont été identifiées, essentiellement des Britanniques.
- Une famille sans histoires -
Conséquence de l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier, le plan Vigipirate a été relevé dans toute la région Rhône-Alpes au niveau "alerte attentat" pour trois jours.
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