Dans son dernier roman, Check-point, Jean-Christophe Rufin, médecin, diplomate, écrivain prix Goncourt, met en scène cinq personnages à bord d'un convoi humanitaire sur les routes de Bosnie-Herzégovine en guerre. L'un des chauffeurs se rend compte que "l'engagement des humanitaires n'en est pas un" et "qu'ils sont étrangers au combat". Ils soignent les conséquences d'un conflit, mais ne le résolvent pas.
Pourtant quand la véritable nature du chargement est révélée à tous, c'est, dans le roman, un second roman qui commence. Les personnages franchissent le check-point, cette frontière intime en chacun d'eux, qui les transforment. Dès lors ils s'engagent "plus directement à renier le sacro-saint principe de neutralité".
"Celui qui souffre, c'est nous mêmes-
Mais les guerres, "elles finissent toujours", constate l'un des personnages. Pas sûr, car d'autres conflits éclatent, à nos portes. Et depuis les attentats du 11 septembre, l'Amérique, suivie par d'autre pays occidentaux, s'est mise à bombarder au nom des droits de l'homme. Si, autrefois, comme l'huile et l'eau, l'humanitaire et le militaire ne se mélangeaient pas, le premier cède à présent souvent la place au second. Et Jean-Claude Rufin conclut ce grand roman sur les victimes qui, "désormais, ne sont plus lointaines mais proches. Celui qui souffre, ce n'est plus l'Autre mais nous-mêmes".
Pratique. Samedi 27 juin, à 15h30, à la librairie l'Armitière, rue Jeanne d'Arc.
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