Les créanciers européens de la Grèce proposent jusqu'à fin novembre un paquet de 12 milliards d'euros d'aide pour le pays, au bord du défaut de paiement, à condition de se mettre d'accord rapidement sur une série de réformes et de mesures budgétaires, selon un document de négociation que l'AFP a pu consulter vendredi.
Ils proposent notamment de verser à Athènes 1,8 milliard d'euros en urgence, "dès que le Parlement grec aura voté par une résolution l'accord avec les institutions".
Cette somme permettrait à la Grèce d'éviter le défaut de paiement en remboursant un prêt de quelque 1,5 milliard d'euros du Fonds monétaire international, qui vient à échéance le 30 juin.
Dans le meilleur des cas, si Athènes et ses créanciers se mettent d'accord samedi lors de la réunion de l'Eurogroupe convoquée en urgence, le parlement grec pourrait se prononcer dimanche et le Bundestag allemand lundi, a suggéré une source européenne au fait des discussions.
Selon le document qui a fuité vendredi, les Européens proposent une extension de cinq mois du programme d'aide dont bénéficie actuellement la Grèce.
Ils sont prêts à verser 12 milliards d'euros en quatre tranches pendant cette période, dont l'essentiel avant mi-août.
La première, de 1,8 milliard d'euros, proviendrait des intérêts réalisés en 2014 par le programme "SMP" (Securities Market Program). Ce programme lancé en 2012 permet aux banques centrales de la zone d'acheter de la dette publique grecque sur le marché secondaire.
Pour qu'elle soit versée, il faut non seulement que le Parlement grec vote l'accord avec ses créanciers, y compris un certain nombre de mesures appelées "actions préalables" (prior actions), mais aussi que les Parlements nationaux des pays concernés se prononcent pour accepter ce versement.
Deux autres tranches de prêt du fonds de soutien de la zone euro suivraient: l'une de 4 milliards d'euros d'ici mi-juillet, une autre de 4,7 milliards début août, à condition que la Grèce ait mis en oeuvre certaines réformes.
Une autre tranche de 1,5 milliard provenant des profits réalisés en 2015 grâce au programme SMP compléterait cette somme de 12 milliards d'euros en octobre.
Le FMI pourrait y ajouter 3,5 milliards d'euros, sous certaines conditions: que toutes les actions préalables aient été mises en oeuvre et que le Fonds ait des assurances sur le financement du pays sur une période excédant 12 mois et sur la soutenabilité de sa dette.
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