Une tête décapitée retrouvée près de drapeaux islamistes et au moins deux personnes blessées dans une explosion: un attentat a été commis vendredi dans un site de gaz industriels en Isère, près de Lyon, et un suspect a été interpellé.
L'entourage de François Hollande, qui participait vendredi à un sommet européen à Bruxelles, a fait savoir aussitôt que le président rentrerait "en tout début d'après-midi" à Paris, où il doit s'exprimer avant de présider un conseil de défense.
Près de six mois après les attentats de Paris, qui avaient fait 17 morts, l'attaque est survenue vers 10H00 dans une unité du groupe américain Air Products située dans une vaste zone logistique entre Lyon et Bourgoin-Jallieu (nord de l'Isère), non loin de l'aéroport de Saint-Exupéry et d'une prison.
Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. "Rien de fiable ne peut être dit sur l'identité de l'homme interpellé, qui refuse de parler et n'avait pas de papiers d'identité", a souligné une source judiciaire.
Les circonstances de l'attaque et le nombre des assaillants étaient encore flous à la mi-journée.
"Selon les premiers éléments de l'enquête, un ou plusieurs individus, à bord d'un véhicule, ont foncé sur l'usine. Une explosion s'est alors produite", a d'abord indiqué une source proche du dossier. C'est après cette explosion que les gendarmes se sont rendus sur ce site classé Seveso et y ont découvert un corps décapité.
Un premier bilan fait état d'un mort - l'homme décapité - et de deux blessés légers. La tête décapitée a été retrouvée accrochée à un grillage, selon une source proche du dossier. "Le corps a été retrouvé à proximité de l'usine mais on ne sait pas encore s'il a été transporté sur place ou pas", a-t-on souligné de même source.
- Hollande de retour de Bruxelles -
Les pompiers ont masqué la zone, où a été retrouvée la tête décapitée, d'une bâche de plastique noir. Deux drapeaux islamistes étaient également visibles sur le grillage vert entourant le site, selon une journaliste de l'AFP, signe d'une probable mise en scène. La décapitation est un mode opératoire qui évoque une signature du groupe terroriste Etat islamique.
Le suspect arrêté par les gendarmes aurait eu au moins un complice arrivé avec lui en voiture et serait connu des services de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), a-t-on indiqué dans un second temps. Mais selon une source judiciaire, la présence d'un éventuel deuxième assaillant reste à confirmer.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui était en déplacement dans le département voisin du Rhône, s'est immédiatement rendu sur place en hélicoptère. Le Premier ministre Manuel Valls, en déplacement en Amérique du Sud, a lui ordonné une "vigilance renforcée" sur tous les sites sensibles de la région Rhône-Alpes.
Le président Hollande, selon son entourage, "rentrera en tout début d'après-midi" de Bruxelles, où il participait au sommet européen, et se trouve "en contact permanent avec le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et les services de l'Etat". Il s'exprimera avant 13 heures (11H00 GMT) devant la presse à Bruxelles.
Les accès au site Air Products, où sont entreposées des centaines de bonbonnes de gaz et où stationnaient de nombreux poids-lourds, ont été bouclés par les gendarmes alors que la presse affluait. Aucun dégât n'était apparent depuis les abords où les journalistes étaient cantonnés.
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