Les avocats des parents de Vincent Lambert, un tétraplégique français en état végétatif, ont annoncé vendredi avoir déposé auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) une demande de révision du feu vert accordé à l'arrêt des soins de leur fils .
Ils ont invoqué dans un communiqué "la survenance d'éléments nouveaux et décisifs" qui, selon eux, remettent en cause l'arrêt théoriquement définitif rendu par les juges européens le 5 juin dans cette affaire qui déchire la famille de l'homme, âgé de 38 ans.
Les avocats Jean Paillot et Jérôme Triomphe invoquent "une incroyable erreur de droit" commise selon eux par la Cour, notamment sur l'interprétation d'un arrêt qu'elle avait rendu en mars 2004 concernant le Royaume-Uni.
Ils estiment aussi que "la Cour européenne a considéré que la volonté de Vincent Lambert de ne pas continuer à être alimenté et hydraté était certaine", mais s'appuient sur des récentes déclarations de la ministre de la Santé Marisol Touraine pour contester ce point.
Devant le Sénat, Marisol Touraine avait en effet récemment convenu que cette volonté faisait l'objet "d'interrogations et de débats".
Enfin, les avocats assurent que Vincent Lambert "a recommencé ces derniers jours à manger et boire par la bouche".
La CEDH était injoignable dans l'immédiat pour confirmer le dépôt de cette demande en révision.
Les arrêts de la Grande chambre de la CEDH sont réputés définitifs. Toutefois, l'article 80 du règlement de la Cour permet de la saisir dans un délai de six mois d'une demande en révision "en cas de découverte d'un fait qui, par sa nature, aurait pu exercer une influence décisive sur l'issue d'une affaire déjà tranchée".
Saisie par ses parents, une de ses soeurs et un demi-frère qui contestaient la décision du Conseil d'Etat en faveur de l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation artificielles du tétraplégique, la CEDH leur avait donné tort le 5 juin.
Dans un arrêt définitif, adopté à 12 voix contre 5, les juges de la Grande Chambre de la Cour avaient estimé qu'il "n'y aurait pas violation" de la convention européenne des droits de l'Homme si la décision du Conseil d'Etat était mise en oeuvre.
Le reste de la famille Lambert, et notamment l'épouse du tétraplégique, sont favorables à l'arrêt des soins.
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