Le président de la Chambre syndicale des artisans du taxi Christian Delomel a appelé vendredi à la "levée du blocus" des taxis qui protestent contre la concurrence jugée déloyale de l'application mobile de voitures de transport avec chauffeur (VTC) UberPOP.
"Nous appelons à la levée du blocus, nous sommes pour le dialogue, toujours le dialogue", a déclaré Christian Delomel sur Europe 1. "Reprenons le travail", a répété le président de la Chambre syndicale des artisans du taxi.
"Mais il faut bien reconnaître qu'en l?occurrence, le gouvernement ne donne pas des bons signes", a-t-il ajouté, ne se satisfaisant pas de l'annonce de la saisie des véhicules UberPOP pris en infraction annoncée jeudi par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
"Cela fait neuf mois qu'on doit saisir les véhicules. La loi n'est pas appliquée depuis neuf mois", a argué M. Delomel.
"Cela doit être fait et ce n'est pas que les véhicules UberPOP, c'est tous les véhicules de VTC qui racolent (prennent des passagers qui n'ont pas réservé au préalable, NDLR) qui doivent être saisis", a-t-il estimé, partant du principe qu'"un VTC, pour travailler, doit tomber dans l'illégalité."
"A partir d'un moment, il (le VTC) est tenté de racoler, donc il tombe dans l'illégalité", a affirmé M. Delomel, qualifiant les chauffeurs de VTC allant chercher leurs clients dans les gares et aérogares de "voyous", alors que les VTC doivent en théorie travailler uniquement sur réservation.
Mais à l'inverse d'UberPOP, dont le service est jugé illégal par le gouvernement, les VTC sont reconnus officiellement.
Interrogé sur la violence de certaines scènes observées jeudi lors de la mobilisation des taxis, Christian Delomel a assuré "condamner toute violence". "Nous condamnons aussi la violence faite à 55.000 familles de taxis qui vont mourir", a-t-il poursuivi.
"Il faut bien faire des barricades, il faut bien manifester. J'y peux rien si nous sommes français, si en France il faut manifester et aller au-delà pour qu'on soit compris. Faut jeter des pavés, faut retourner des voitures", s'est défendu M. Delomel, en référence à la Révolution française, jugeant cela "déplorable".
Le président de la Chambre syndicale des artisans du taxi s'en est pris en outre au modèle de l'américain Uber, le jugeant "inacceptable" : "on ne paye pas les charges sociales, on ne paye pas de TVA, on envoie tout l'argent qu'on collecte en France" aux Pays-Bas, a-t-il énuméré.
"On a 60% de charges et de taxes, l'Etat ne prélève plus, c'est 'open bar' grâce à UberPOP", a insisté M. Delomel, défiant le ministre de l'Economie Emmanuel Macron et de l'Intérieur Bernard Cazeneuve de racheter "toutes les licences de taxis".
La porte Maillot a été jeudi le théâtre d'incidents parfois violents, lorsque des taxis ont pris d'assaut et incendié deux VTC, provoquant l'intervention des forces de l'ordre.
Si les chauffeurs de taxis en colère contre l'application UberPOP ont levé dans la nuit de jeudi à vendredi le blocage des gares et aéroports parisiens, une quarantaine d'entre eux stationnaient toujours porte Maillot vendredi matin, à proximité d'un important dispositif policier.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.